(Winnipeg) Paul Maurice semblait à l’aise avec sa décision de démissionner de son poste d’entraîneur-chef des Jets de Winnipeg, mais les joueurs ont été sous le choc.

Affirmant que l’équipe avait besoin d’une « nouvelle voix » à écouter, Maurice a remis sa démission, vendredi, du poste qu’il occupait depuis janvier 2014.

« Je vais encourager ces gars-là, je les aime et j’adore être ici, a dit Maurice. Je sais que le temps est venu et que c’est la bonne chose pour les Jets. C’est aussi une très, très bonne chose pour moi. »

Dave Lowry, un adjoint de Maurice, a accepté le rôle d’entraîneur-chef par intérim jusqu’à la fin de la saison, a annoncé le directeur général des Jets, Kevin Cheveldayoff.

Les Jets présentent une fiche de 13-10-5, mais leur dossier est de 4-7-2 dans leurs 13 dernières parties, incluant une gênante défaite de 4-2 mardi soir à domicile face aux Sabres de Buffalo.

Les Jets seront les hôtes des Capitals de Washington vendredi soir.

« Ce n’est pas nécessairement beaucoup de choses négatives qui se sont accumulées, a déclaré Maurice, qui a parlé au capitaine des Jets, Blake Wheeler, avant d’annoncer sa décision au reste de l’équipe. J’ai poussé aussi longtemps et aussi fort que j’ai pu ici. Ils ont besoin d’une nouvelle voix, et je le sais. »

Alors que Maurice a mentionné qu’il s’agissait d’une bonne journée, le joueur de centre des Jets Mark Scheifele a laissé entendre que son ancien entraîneur-chef avait fait un « geste altruiste ».

« C’est un grand choc, a-t-il soutenu. Chaque fois que ça se produit, tu ne peux pas penser que c’est une bonne journée. Évidemment, si c’est bon pour Paul, c’est son processus de réflexion. C’est ce qui surprend le plus. Tu dois te regarder dans le miroir et réfléchir à certaines choses. »

Les Jets, qui accusent un retard de trois points sur les Oilers d’Edmonton pour la deuxième place parmi les clubs repêchés dans l’Association Ouest, avaient accordé une prolongation de contrat de plusieurs saisons à Maurice en février 2020.

Maurice a indiqué que lui, Cheveldayoff et Mark Chipman, le copropriétaire des Jets, avaient discuté pendant l’été à savoir s’il était toujours la bonne personne pour l’avenir de l’équipe.

« Ce n’était pas la dernière chance. C’est ma décision à 100 % », a insisté Maurice.

Il a admis qu’il avait commencé à perdre un peu de passion et d’amour pour le hockey et qu’il n’aurait pas été juste pour lui de continuer à accepter un chèque de paie dans ces circonstances. Ça n’aurait pas été équitable envers les joueurs non plus.

« Je les regarde, comme l’un de mes enfants, et il y a quelque chose à réparer ici. Et c’est moi, a souligné Maurice. Je n’en suis pas gêné. Je suis extrêmement fier de ce que nous avons accompli ici et je peux le rester. »

Les Jets ont participé aux séries à cinq reprises sous la tutelle de Maurice. Il a guidé l’équipe vers une présence en finale de l’Association Ouest, en 2017-18, mais elle s’est inclinée en cinq matchs contre les Golden Knights de Vegas.

L’Ontarien de 54 ans a montré un dossier de 315-223-62 en 600 matchs derrière le banc des Jets. Maurice, qui avait remplacé Claude Noel, se classait deuxième dans la LNH pour le plus long règne parmi les entraîneurs actifs, derrière Jon Cooper, du Lightning de Tampa Bay.

« Même lors de nos défaites vraiment décevantes, je trouvais que nous travaillions », a estimé le Cheveldayoff après que Maurice eut parlé aux journalistes.

« Parfois, vous entendez les mots […] “Il a perdu le vestiaire” et des choses du genre. Je ne pense vraiment pas que les gars avaient cessé de travailler, et je ne pense pas qu’ils avaient cessé d’écouter. Est-ce qu’ils avaient cessé d’entendre ? C’est de la sémantique, mais je pense qu’il y a une chose différente. »

Adam Lowry avait le sentiment que les joueurs ont laissé tomber Maurice, mais qu’ils allaient se regrouper sous le leadership de son père. Il s’attend à ce que le style de son père soit similaire à celui de Maurice.

« Paul était très préparé. Il articulait le message qu’il voulait passer, a-t-il noté. Quand je pense aux dernières équipes que mon père a dirigées, il veut qu’elles jouent rapidement et avec la rondelle. Il veut rendre les joueurs responsables de leurs actions. »

Âgé de 56 ans, Lowry a joint les Jets en tant qu’adjoint le 20 novembre, après avoir été entraîneur-chef des Wheat Kings de Brandon, dans la Ligue de l’Ouest. L’ancien joueur de la LNH a aussi été adjoint avec les Flames de Calgary et les Kings de Los Angeles.

« Il y aura des choses que Dave fera différemment, a exprimé Cheveldayoff. Parfois, rendre les choses inconfortables dans la routine ou la vie d’un joueur, ça peut être bon. Je crois que les joueurs doivent être un peu moins à l’aise en ce moment. Nous ne sommes pas dans une situation confortable. Cette équipe devrait être meilleure. »

Les 775 victoires en carrière de Maurice le placent au sixième rang de l’histoire chez les entraîneurs de la LNH.