Le Canadien de Montréal n'a posé aucun geste spectaculaire lors de la première ronde du repêchage de la Ligue nationale de hockey vendredi soir à Dallas. L'équipe n'a échangé personne et n'a effectué qu'un seul choix, un choix que Marc Bergevin a qualifié d'idéal.

Après plusieurs semaines de spéculations, le Tricolore a finalement sélectionné le joueur de centre finlandais Jesperi Kotkaniemi avec le troisième choix du repêchage de la LNH, vendredi soir.

Outre Kotkaniemi, l'ailier tchèque Filip Zadina et l'attaquant américain Brady Tkachuk avaient tous fait l'objet de discussions plutôt soutenues chez les observateurs. Le premier a été repêché au 6e rang par les Red Wings de Detroit tandis que Tkachuk a été choisi aussitôt après Kotkaniemi, par les Sénateurs d'Ottawa.

«(Ce qui nous a convaincus), c'est de la façon qu'il a performé cette année, surtout en deuxième moitié. Il a vraiment monté son niveau de jeu et on voit que son potentiel pousse de plus en plus. Pour nous, c'était le choix idéal, a déclaré le directeur général du Canadien pour motiver son choix de Kotkaniemi.

«C'est un joueur qui va être efficace sur toute la surface de jeu, c'est un centre naturel et son potentiel à long terme est vraiment élevé, a renchéri Bergevin. (Zadina et Tkachuk) sont de bons joueurs de hockey aussi. On aurait aimé avoir trois choix dans les cinq premiers, mais ce n'était pas le cas.»

La première ronde aura finalement été marquée que par très peu de mouvements de personnels. Jeudi soir, Bergevin avait fait état de la possibilité de céder l'un de ses quatre choix de deuxième ronde, samedi matin, pour espérer obtenir une autre sélection de premier tour. Rien ne s'est matérialisé.

«Il y avait des appels, un peu, mais comme je dis souvent, si tu veux transiger, ça prend quelqu'un qui veut transiger avec toi. Ça n'a pas été le cas. On a regardé pour monter (en première ronde), mais les possibilités n'étaient pas là», a aussi mentionné Bergevin.

Outre ses quatre choix au deuxième tour, le Canadien possède un choix en troisième ronde, trois au quatrième tour et un en cinquième ronde.

Un jeune homme heureux

Kotkaniemi, qui célébrera son 18e anniversaire de naissance le 6 juillet, rayonnait de bonheur lorsqu'il s'est présenté au podium dans la salle d'entrevues.

«Je suis heureux en ce moment!», a-t-il lancé dans un anglais relativement bon.

«C'est une grande sensation, a-t-il ajouté quelques instants plus tard. La chose la plus importante, c'est qu'il s'agit d'une grande équipe. Je suis excité d'aller là-bas.»

Kotkaniemi n'a pas discuté avec les dirigeants du Canadien au cours des derniers jours. Sa dernière rencontre avec le Tricolore remontait au camp d'évaluation à Buffalo.

«J'ai été un peu surpris. J'avais entendu dire qu'ils se cherchaient un centre et j'espérais qu'ils me choisissent, a raconté Kotkaniemi. Au cours des derniers jours, j'étais un peu nerveux en pensant à ce jour. Mais je pense que vais plutôt bien en ce moment!»

Kotkaniemi, qui a grimpé dans les classements au cours des dernières semaines, a disputé la dernière saison avec l'Assat de Pori, dans la ligue élite de Finlande.

Mesurant six pieds deux pouces et pesant 181 livres, Kotkaniemi a récolté 10 buts et 29 points en 57 matchs. Il a ajouté une aide en sept rencontres éliminatoires, alors que son équipe s'est inclinée en quarts de finale.

«Je suis surtout un fabricant de jeu, a-t-il déclaré lorsqu'il a été invité à se décrire. J'ai aussi un bon tir, mais j'ai besoin de l'utiliser plus souvent. J'ai un bon physique. J'aime aller dans les coins et travailler avec ardeur.»

Kotkaniemi a notamment retenu l'attention lors du Championnat mondial des moins de 18 ans, inscrivant trois buts et neuf points en sept parties pour aider la Finlande à remporter la médaille d'or.

«L'équipe a bien joué et quand une équipe joue bien, les joueurs sont meilleurs», a-t-il répondu, sans vouloir se donner plus de crédit que nécessaire.

Kotkaniemi est sous contrat pendant encore deux saisons avec son équipe en Finlande, dont l'entraîneur-chef est son père.

Alors qu'il parlait de la relation avec son paternel, Kotkaniemi a montré un beau sens de l'humour.

«Parfois, on a de beaux moments, a-t-il déclaré en riant. On s'entend bien.»

La plupart des observateurs estiment que Kotkaniemi ne se joindra pas au Canadien avant au moins deux ans. Le principal intéressé ne semblait pas vouloir trop se mettre trop de pression.

«Ça se pourrait, a-t-il reconnu. Je vais y aller une journée à la fois.»

Il était évidemment impossible de parler à Kotkaniemi sans lui mentionner le nom de Saku Koivu, que le Canadien avait réclamé au 21e rang au Colisée de Québec en 1993. Il sait ce que Koivu représente pour le Tricolore.

«Je sais qui il est. Je ne l'ai jamais rencontré, mais j'ai vu quelques-uns de ses matchs. J'étais pas mal jeune, a-t-il rappelé. J'espère que je pourrai avoir le même impact sur l'équipe qu'il a eu et que je serai aussi bon que lui. C'est ma mission.»