Claude Julien cherche encore à se familiariser à sa nouvelle équipe et aux joueurs qui la composent. Mais il sait très bien ce qu'il veut implanter chez le Canadien de Montréal pour lui permettre de retrouver le chemin de la victoire: un jeu amélioré en zone défensive pour ensuite générer plus d'occasions de marquer.

Avec cet objectif en tête, Julien a dirigé une énergique séance d'entraînement de près d'une heure, lundi, au Complexe sportif Bell de Brossard. Et ce n'est pas l'intensité qui a manqué.

«L'intensité à l'entraînement va se transposer dans les matchs, a fait remarquer Julien avant de prendre la direction de New York en vue d'un rendez-vous avec son bon ami Alain Vigneault et les Rangers mardi soir.

«Si on peut prendre l'habitude de travailler fort pendant les entraînements, j'aimerais que ça devienne une deuxième nature pendant les matchs. C'est important, et c'est ce qu'on vise.»

Après le tourbillon et les distractions de la dernière semaine, Julien a donné l'impression d'avoir officiellement pris les rênes du Tricolore.

«Aujourd'hui, c'était la première fois qu'on pratiquait ce qu'il voulait, et c'était intense. Nous avions un bon rythme, a observé Phillip Danault, qui s'est de nouveau entraîné au centre d'un trio que complétaient Max Pacioretty et Alexander Radulov.

«C'était la première journée où nous avons pu parler du système et que nous avons pu l'appliquer. L'autre match (samedi face aux Jets de Winnipeg), c'était encore un peu l'autre système, et nous revenions de la pause. Nous étions excité de jouer avec un nouvel entraîneur, mais ça prend plus que ça», a renchéri l'attaquant originaire de Victoriaville.

Au-delà de cette intensité, qui a d'ailleurs fait défaut lors de plusieurs des récentes sorties du Canadien incluant celle de samedi, cette séance d'entraînement visait à implanter une méthode qui permettra à ses joueurs d'évoluer davantage avec la rondelle et de passer moins de temps dans leur territoire.

«Si nous sommes meilleurs en défensive, nous pouvons effectuer une meilleure relance. Je veux nous voir jouer avec la rondelle, et non sans elle. Et ce n'est pas nécessairement lié aux statistiques avancées. Si nous sommes plus souvent en possession de la rondelle, nous aurons de meilleures chances de gagner. Et une partie de cet aspect commence en zone défensive», a énuméré Julien.

Le nouvel entraîneur-chef du Canadien est conscient qu'il s'est pointé à Montréal dans un contexte qui rappelle étrangement la débandade de l'an dernier. Mais ce n'est pas un sujet sur lequel il veut s'attarder, pas plus que sur la rencontre de samedi.

«Le match de ce week-end, je ne crois pas que ce soit l'image du Canadien. Je ne veux pas trop en prendre de ce match-là. Je veux travailler et aller de l'avant. L'équipe est capable de jouer beaucoup mieux que samedi et c'est ce que nous allons essayer de faire.

«Je pense que personne n'aime retourner en arrière sauf pour se souvenir de victoires! a-t-il lancé. Pour le reste, il faut aller de l'avant. Je dois me présenter ici en me concentrant sur ce qui se passe en ce moment, sur le présent et certainement pas le passé. Et vous ne voulez pas vivre dans le futur. Vivre dans le futur, ça voudrait dire que l'on pense aux Islanders ou aux Maple Leafs (les adversaires jeudi et samedi), alors qu'il faut se préoccuper des Rangers parce que demain, nous ferons une face à une très bonne équipe.»

Penser au classement

Cette visite au Madison Square Garden survient à une période fructueuse pour les Rangers - sept gains à leurs huit dernières rencontres - pendant que le Tricolore ne compte qu'une seule victoire à ses huit dernières sorties. Durant cette séquence, le Canadien n'a marqué que 11 buts, dont cinq lors d'un même match, et a subi trois revers par jeu blanc.

Malgré tout, le Canadien continue de dominer le classement de la section Atlantique, même si son avance n'est plus que de deux points devant les Sénateurs d'Ottawa, qui ont deux matchs de plus à jouer.

Quant aux Bruins de Boston, l'ancienne équipe de Claude Julien, ils n'accusent plus que quatre points de retard sur la formation montréalaise, après avoir remporté leurs quatre dernières rencontres. Les deux grands rivaux ont disputé 59 matchs chacun.

«C'est un détail que vous ne voulez pas perdre de vue, et vous savez où vous vous situez au classement, a admis Brendan Gallagher. Tout le monde est conscient que la fin de la saison approche et que les matchs deviennent de plus en plus importants. À ce temps-ci de l'année, il y a aussi plus de rencontres contre des clubs de votre section. Mais tout ce que vous pouvez contrôler, c'est votre jeu et votre propre match.»

«Nous savons que nous formons une bonne équipe, mais en ce moment, nous devons améliorer certains aspects de notre jeu, a ajouté le défenseur Jeff Petry. Si nous jouons de la bonne façon, tout ce qui touche le classement et notre total de points va se régler de lui-même. Nous ne pensons qu'à un match à la fois. Tous les joueurs dans ce vestiaire veulent gagner, mais il faut le faire de la bonne manière.»