Le Canadien a échangé l'attaquant Devante Smith-Pelly aux Devils du New Jersey, contre un autre attaquant, Stefan Matteau.

La Presse l'a joint quand il venait tout juste de raccrocher avec le directeur général des Devils, Ray Shero, qui lui a annoncé la nouvelle.

«Je suis surpris, excité. Beaucoup d'émotions, je viens de raccrocher et d'apprendre la nouvelle. Je suis sous le choc, mais j'ai hâte à cette nouvelle occasion», a dit le jeune homme.

Matteau est un ancien choix de premier tour des Devils, qui tardait à faire sa place au New Jersey. Le fils de l'ancien joueur Stéphane Matteau a été limité à un point en 20 matchs cette saison.

Il souhaite maintenant qu'un changement de décor lui soit bénéfique.

«C'est ce que j'espère. Je ne jouais pas beaucoup ici, a-t-il dit. C'est une occasion de repartir à zéro, de montrer mon potentiel, ce que je suis capable de faire.»

En carrière, Matteau, 22 ans, choix de premier tour en 2012, 29e au total, a récolté trois buts et deux passes en 44 matchs.

À San Jose, Devante Smith-Pelly a encaissé la nouvelle assez durement.

Certains amateurs du Canadien pouvaient trouver l'ailier droit un brin nonchalant sur la patinoire, mais il était tout sauf indifférent par rapport à l'échange qui venait de le faire passer aux Devils du New Jersey en retour de Stefan Matteau.

«Quand j'ai vu que le Canadien était allé chercher un ailier droit (Mike Brown) ce matin, je comprenais que quelque chose allait se passer. Sauf que je voyais l'horloge alors que j'étais encore sur la glace et je commençais à croire que peut-être que ça n'arriverait pas. Je sais que certains échanges peuvent être annoncés après l'heure limite, mais je pensais que si quelque chose devait se produire, ça se serait déjà fait.»

La voix de Smith-Pelly s'est brisée et les larmes se sont mises à couler lorsqu'il a évoqué le fait de porter le chandail du Canadien et la réalité de devoir quitter un groupe auquel il était attaché.

«J'ai adoré ça ici, j'aimais vraiment ça... Je vais m'en ennuyer, a dit Smith-Pelly. C'est une équipe tissée très serrée et j'aurais aimé continuer d'en faire partie. Je me suis fait des amis à l'extérieur de la glace. C'est dur. Je croyais m'intégrer parfaitement à ce groupe. Mais je suis dans le hockey depuis assez longtemps pour savoir que ce genre de chose là arrive.»

D'un point de vue strictement hockey, le départ de Smith-Pelly n'est pas une énorme surprise. Le Tricolore avait fait son acquisition l'an dernier des Ducks d'Anaheim en retour de Jiri Sekac afin qu'il apporte un peu de robustesse au Canadien. Mais il a livré ce qui était attendu de lui avec trop d'inconstance.

En 66 matchs avec le CH, il aura marqué 7 buts et ajouté 8 mentions d'aide.

Pense-t-il avoir eu une chance suffisante de se faire valoir sous les ordres de Michel Therrien?

«Il y a eu des fois où je pensais que je ne méritais pas d'être rayé de la formation alors que je l'étais, a-t-il répondu. Mais en tant que joueur, tu devrais toujours t'attendre à être de la formation.»

«Je ne pense pas qu'il y avait quoi que ce soit qui n'allait pas de mon côté.»

Si aucune transaction n'était conclue, Smith-Pelly aurait été laissé de côté, ce soir, à la faveur d'un joueur rude fraîchement réclamé au ballottage...

Photo Ray Stubblebine, archives Reuters

Stefan Matteau