Pour Milan Lucic, il s'agissait d'un retour aux sources, en quelque sorte.

Bien sûr que Lucic est arrivé sur la glace du Centre Bell, hier soir, avec un autre maillot que celui des Bruins de Boston sur le dos. Bien sûr qu'il est arrivé avec de nouveaux collègues, ceux des Kings de Los Angeles, avec qui il a disputé ce match-là face au Canadien.

Mais sinon, pour lui, c'était un peu comme dans le bon vieux temps. Des huées se faisaient entendre dès qu'il touchait un peu à la rondelle en début de match. Puis il y a eu quelques mots pas si doux et un peu de rififi autour du filet montréalais.

Comme dans le bon vieux temps, quoi.

N'empêche qu'il est un peu étonnant de voir Lucic, 27 ans, arriver quelque part avec le noir des Kings sur les épaules, lui qui a porté pendant de longues années le noir des Bruins. Le visage des Bruins, c'était beaucoup lui, pendant huit saisons au total.

Mais celui que les partisans montréalais ont tant détesté - et détestent encore, de toute évidence - a dû déménager cet été, après avoir été échangé par les Bruins aux Kings en juin.

Une surprise?

«Je ne dirais pas que ç'a été une grosse surprise, a répondu l'attaquant avant le match d'hier. L'équipe a raté les séries la saison dernière, il y a eu des changements au sein de la direction des Bruins, alors il fallait s'attendre à tout.

«J'ai vécu bien des choses en huit saisons à Boston. Mais je suis maintenant un membre des Kings et je regarde vers l'avant.»

Lucic, un gars de la Colombie-Britannique, a cru un moment que son futur de joueur allait lui permettre de rentrer à la maison et de jouer pour les Canucks de Vancouver. «J'étais bien au fait des rumeurs, et dans ma liste des clubs avec lesquels j'acceptais une transaction, il y avait les Canucks. Ç'aurait été super de jouer pour l'équipe de mon enfance, mais les choses ont bien tourné pour moi avec les Kings.»

D'une certaine façon, la présence de Lucic dans la formation des Kings marque la fin d'un cycle, la fin d'une époque. Lucic parti de Boston, Shawn Thornton qui patine ailleurs lui aussi, on peut affirmer dorénavant que la rivalité entre le Canadien et les Bruins n'est plus ce qu'elle était. Que la rivalité CH-Boston ne sera plus aussi animée qu'elle l'était dans un passé pas si lointain.

«Ce n'est peut-être plus la même chose, a admis Lucic. Ce qui expliquait cette rivalité-là, c'était les petites batailles sur la glace, je crois. La rivalité Canadien-Bruins a repris il y a environ neuf ans, et selon moi, l'une des grosses raisons, c'était les guerres qu'on se livrait [Mike] Komisarek et moi. Mais il y aura toujours une part de cette rivalité qui restera en moi.»