Il existe une perception dans la Ligue nationale de hockey - peut-être liée à la liste des plus récents champions de la Coupe Stanley - selon laquelle les équipes de l'association Est peinent à rivaliser face à leurs rivaux de l'Ouest. C'est une théorie que ne partagent pas Michel Therrien et Tom Gilbert.

Nous en aurons peut-être une meilleure idée au cours de la prochaine semaine, du moins en ce qui concerne le Canadien qui amorce ce mardi une séquence de cinq matchs contre des équipes de l'association Ouest.

D'ici le congé de Noël, le Tricolore devra tour à tour se mesurer aux Sharks de San Jose et aux Kings de Los Angeles, au Centre Bell, avant de rendre visite aux Stars de Dallas, aux Predators de Nashville et au Wild du Minnesota à compter de samedi.

S'il fallait se fier uniquement aux statistiques des trois dernières saisons, il faudrait conclure que le Tricolore connaît beaucoup plus de succès lorsqu'il croise le fer avec des formations de l'Est.

Depuis le début de la saison 2013-2014, les hommes de Michel Therrien ont amassé 85 victoires et subi 15 revers en prolongation ou en fusillade en 131 matchs contre l'Est, et ont inscrit 75 buts de plus qu'ils en ont alloués.

Contre l'Ouest, c'est beaucoup plus ardu comme en témoigne leur dossier de 31-27-6 et le fait qu'ils aient concédé deux buts de plus qu'ils en ont marqués.

Cette saison, le Canadien a inscrit quatre victoires en huit matchs contre l'Ouest.

Tout en reconnaissant que certains clubs de l'Ouest représentent des défis fort intéressants, Therrien considère que le déséquilibre entre les deux associations désavantage les formations de sa section quand vient le temps de se tailler un poste en séries éliminatoires.

«Il y a plus d'équipes dans l'Est, et donc plus d'équipes qui ne font pas les séries. J'ai toujours cru que tant et aussi longtemps que ça ne sera pas équilibré, on sera défavorisé (dans l'Est), a-t-il d'abord fait remarquer.

«Vous regardez les classements, a ajouté Therrien, et il y a des clubs comme Pittsburgh qui sont 9e et qui ont 15 victoires et 10 défaites. De l'autre côté, il y a des formations qui jouent pour ,500 et qui participeraient aux séries éliminatoires. Il y a des clubs solides dans l'Est comme dans l'Ouest et je ne vois pas de différence.»

Styles différents

Parmi l'édition actuelle du Canadien, les défenseurs Jeff Petry et Tom Gilbert sont deux des joueurs ayant passé le plus de temps au sein de formations évoluant dans l'Ouest. Or, si le premier reconnaît qu'il existe des différences philosophiques d'un côté par rapport à l'autre, le second considère que le calendrier, tel qu'il est conçu, rend les comparaisons ardues.

«Ce n'est jamais facile de juger, car nous affrontons ces équipes seulement deux fois par année, rappelle Gilbert, qui a passé ses sept premières saisons à Edmonton puis dans son État natal du Minnesota.

«Vous ne disputez qu'un seul match à domicile, ce qui est toujours différent d'un affrontement dans leur building. Pour ces raisons, vous n'avez pas toujours une bonne perception de ces équipes.»

Petry et Gilbert admettent que certaines équipes de l'Ouest pratiquent un style de jeu plus lourd, mais sans penser qu'il s'agisse d'un phénomène généralisé.

«Il y a des formations comme San Jose et St. Louis, par exemple, où les joueurs sont plus costauds, mais c'est parce que ce sont des choix de ces organisations, opine Gilbert. Je crois, aussi, que c'est de là que vient la perception selon laquelle les équipes de l'Ouest sont un peu plus imposantes et que le hockey est un plus rapide dans l'Est. Personnellement, je pense que c'est pas mal identique.»