Depuis le début de la présente saison, la LNH poste dans chacun des arénas un surveillant chargé de relever les situations où un joueur pourrait avoir été victime d'une commotion cérébrale.

Les équipes locales ont toutefois le droit de se doter elles-mêmes d'un surveillant pour accomplir ce travail, ce qui relègue celui de la ligue au rang de simple observateur. Le Canadien a fait savoir hier que lors du match de mardi, c'était un surveillant de la LNH qui agissait comme spotter, non quelqu'un désigné par l'organisation.

Du côté de la Ligue, cette responsabilité est confiée à un officiel hors glace qui travaille au milieu de ceux chargés de comptabiliser les mises en échec et le temps d'utilisation.

Ces surveillants ont reçu une formation, mais il ne s'agit pas de médecins. «Nous ne croyons pas qu'une expertise médicale soit nécessaire pour reconnaître les signes visibles que nous avons énumérés dans notre protocole», a fait valoir le vice-président de la LNH Bill Daly dans un courriel envoyé à La Presse.

Les critères sur lesquels se basent les surveillants qui soupçonnent une possible commotion cérébrale sont les suivants:

> Joueur lent à se relever après une mise en échec

> Joueur qui se serre la tête après un coup

> Perte de conscience soupçonnée

> Manque de coordination ou d'équilibre

> Regard hagard

Les spotters ont recours à de l'équipement vidéo pour voir les reprises nécessaires à leurs décisions. Selon ce qu'on nous a dit à la Ligue nationale, leur travail est d'informer le thérapeute au banc de l'équipe (ou encore le médecin de l'équipe qui est à proximité) dès qu'ils constatent un ou plusieurs de ces symptômes chez un joueur. Les moyens de communication sont déterminés d'avance.

En revanche, leur travail n'est pas de réclamer que des joueurs soient retirés de la rencontre pour suivre le protocole de commotions cérébrales. Cette dernière étape incombe au personnel médical de l'équipe.

En dernière analyse, il revenait donc au Tricolore de déterminer si Nathan Beaulieu devait rentrer immédiatement au vestiaire pour subir les tests nécessaires. Le jugement de l'arbitre Kelly Sutherland, qui s'est enquis de l'état de Beaulieu en le menant au banc des pénalités, a semblé lui suffire.

«Le Canadien n'a pas enfreint le protocole»

Selon Michel Therrien, les gens n'ont pas à douter que l'équipe prend ses décisions en fonction du mieux-être de ses joueurs.

«On peut débattre des changements de trios et des échanges, ça fait partie du folklore québécois, a-t-il soutenu. Ça fait de bonnes discussions à la table et dans les salons, et ça fait de bons shows de télé.

«Ce que je trouve plus difficile - et la plupart des gens le comprennent -, c'est quand on met en doute l'intégrité de notre personnel. J'ai beaucoup de difficulté avec ça. On remet en doute les décisions qui sont prises sur la sécurité de nos joueurs.»

Therrien peut se réjouir du fait que la Ligue n'a pas jugé que le Canadien avait enfreint le protocole lié aux commotions cérébrales. Pourquoi? Parce que Beaulieu n'est pas revenu au jeu avant d'être examiné.

«La nécessité d'envoyer un joueur dans la «chambre noire» part du désir de l'évaluer convenablement avant qu'il ne revienne au jeu, rappelle Bill Daly. Être assis au banc des punitions n'avait pas d'effet ou d'impact sur l'évaluation dont [Beaulieu] allait faire l'objet avant de retourner sur la glace, donc il n'y avait aucun problème.»

Que serait-il arrivé si le jeune défenseur avait joué durant la dernière minute de la deuxième période? Bill Daly n'a pas voulu commenter cette situation hypothétique.