Il y a exactement un an, Nathan Beaulieu et Jarred Tinordi se battaient pour le poste de septième défenseur. Jiri Sekac dynamitait la compétition lors du test navette, alimentant encore plus les attentes à son sujet. Pierre-Alexandre Parenteau survolait la patinoire en patinant aux côtés de David Desharnais et Max Pacioretty.

Les têtes d'affiche du Canadien ont beau demeurer les mêmes, c'est tout de même une équipe considérablement différente de celle de l'an passé qui s'est présentée à Brossard pour les examens médicaux d'usage, une sorte de jour 0 du camp préparatoire.

Pour se convaincre du changement, il suffisait de tendre l'oreille quand les joueurs défilaient pour rencontrer les médias. Beaulieu, par exemple, ne parlait plus comme un joueur qui lutte pour se faire une place. Le jeune homme de 22 ans est rendu ailleurs.

«Cette année, je sens que je me suis enfin établi dans l'équipe. Je suis prêt à jouer mon style de jeu. Mais il me reste encore plusieurs choses à prouver.

«L'an dernier, je cherchais surtout à tâter le terrain dans la LNH. Maintenant, j'aimerais en donner plus sur le plan offensif. Je crois que je comprends mieux le jeu. J'hésiterai moins à quitter mon poste pour appuyer l'attaque.»

Bref, Beaulieu ne parle plus comme le défenseur qui n'avait joué que 10 petites minutes lors du match inaugural en octobre 2014.

Petry, dès le départ

Toujours à la ligne bleue, mais sur le flanc droit, le Tricolore avait amorcé la campagne avec P.K. Subban, Tom Gilbert et Mike Weaver. De ce côté, on peut parler d'une amélioration substantielle avec l'arrivée de Jeff Petry, acquis à la date limite des transactions en mars.

Petry s'attend d'ailleurs à être favorisé du fait qu'il participera au camp avec sa nouvelle équipe, au lieu d'arriver en catastrophe aux trois quarts de la saison.

«C'est évidemment un bénéfice. Essayer d'apprendre un nouveau système une heure et demie avant un match, c'était dur. Tu retombes dans tes vieilles habitudes. En apprenant le système au camp, il n'y a pas de risque de te mélanger avec un autre système. Ce sera frais dans ma tête, car on va le répéter chaque jour.»

Une attaque méconnaissable

Assez impressionnant de constater le nombre de changements qu'il y a eu à l'avant en 11 mois. Parenteau a vu son contrat racheté. Sekac, Brandon Prust, Rene Bourque et Travis Moen ont été échangés. Manny Malhotra est devenu joueur autonome le 1er juillet et l'est toujours. Et on pourrait même ajouter le passage d'Alex Galchenyuk au centre, ce qui forcera un centre naturel à migrer à l'aile.

Bref, il n'y a que Max Pacioretty, Brendan Gallagher et Dale Weise qui sont assurés de commencer la saison dans le même rôle qu'il y a un an.

Pour combler les départs, Alexander Semin, Devante Smith-Pelly, Zack Kassian, Brian Flynn et Torrey Mitchell ont été acquis, Tomas Fleischmann a obtenu un essai, tandis que Jacob De La Rose a eu droit à un rappel à la mi-saison l'an dernier, et il a saisi sa chance.

Mitchell, Flynn et Smith-Pelly auront, à l'image de Petry, la chance d'amorcer la saison sur un pied d'égalité avec leurs coéquipiers. C'est particulièrement important pour ces attaquants, dont l'arrivée en fin de parcours l'an dernier avait causé un certain malaise sur le coup.

«Tu as plus de chances d'être à l'aise avec le système quand tu commences en même temps que tout le monde. La chimie sera aussi mieux que lorsque tu arrives en fin de saison. C'est mieux de commencer en même temps que tout le monde», a estimé Mitchell.

Des aspirants?

La question qui importe, au bout du compte, est de savoir si ces changements font du Tricolore un aspirant à la Coupe Stanley.

Il n'y a aucun doute que Beaulieu s'est amélioré, que Petry vaut mieux que Weaver, que Mitchell a plus d'essence dans le réservoir que Malhotra pour piloter le quatrième trio. Cela dit, l'équipe peinait à marquer des buts l'an dernier. Or, le personnel des deux premiers trios ne sera guère différent, la philosophie de l'équipe non plus.

«Chaque équipe veut marquer le plus de buts possible. Mais tu ne veux pas trop te concentrer sur l'attaque et donner autant, ou plus de chances dans ta zone. Il doit y avoir un équilibre», a rappelé Petry.

Et il y a un certain Carey Price qui, pour que l'équipe aspire aux grands honneurs, devra répéter ses exploits. Petry est convaincu qu'il en est capable, et on l'imagine mal croire le contraire.

«Il travaille fort et sa force mentale fait en sorte qu'il peut connaître une autre saison comme l'an dernier.»