C'est un peu étrange, mais pour le Canadien, le joueur à surveiller à compter de ce soir est un joueur qui est essentiellement en panne sèche depuis un mois.

Steven Stamkos, auteur de 43 buts et 29 aides en 2014-2015, va débarquer ce soir au Centre Bell avec une folle envie de racheter son premier tour des séries éliminatoires. Le joueur-vedette du Lightning de Tampa Bay n'a que trois points en sept matchs et son dernier but remonte au 9 avril. Une éternité pour un patineur de ce type.

Mais selon Max Pacioretty, cela importe peu. Quand le Canadien et le Lightning vont amorcer le premier match de leur série de deuxième tour, ce soir au Centre Bell, Stamkos sera bel et bien dans la ligne de mire du club montréalais.

«Des disettes du genre, ça arrive, a expliqué Pacioretty hier à Brossard. Stamkos est l'un des meilleurs marqueurs du monde avec [Alex] Ovechkin. Il est bien capable de retrouver le fond du filet et de se mettre à marquer pendant trois matchs de suite. De nos jours, avec tous les médias et aussi les médias sociaux, on exagère un peu quand un gars comme lui passe quelques matchs sans marquer. J'ai regardé la dernière rencontre du Lightning [mercredi soir], et il a été l'un des meilleurs joueurs sur la glace. Les gens peuvent aller voir les statistiques et lire qu'il n'a pas obtenu un but lors de cette série contre [les Red Wings de] Detroit, mais son équipe a quand même gagné. Il est un joueur d'équipe, et tout ce qui lui importe, c'est la victoire.»

À l'image de Stamkos

Comme Stamkos, Pacioretty a lui aussi été la cible de critiques lors du premier tour des séries, n'ayant obtenu que deux points lors du choc contre Ottawa. Comme Stamkos, il refuse de s'en faire avec ceux qui le pointent d'un doigt accusateur.

«Il n'y a personne qui vous fait de cadeau en séries... L'idée, à mon avis, ce n'est pas d'obtenir plus de succès dans la colonne des buts. On veut avant tout avoir du succès dans la colonne des victoires. Ça devient frustrant d'entendre les gens parler de lui comme ça. Steven joue bien dans toutes les facettes du jeu. C'est juste qu'il ne marque pas. Mais qui sait mieux que lui comment on marque des buts? Bien peu de gens le savent. Avec lui, ce n'est qu'une question de temps. On peut seulement espérer le talonner comme l'ont fait les Red Wings.»

Tout comme ses coéquipiers, Pacioretty est conscient que le Canadien ne peut pas s'embarquer dans une pétarade offensive contre le Lightning. Les visiteurs de Tampa Bay ont largement eu le dessus cette saison au chapitre des buts (21 contre 8 au total) et, en plus de Stamkos, ils misent sur plusieurs joueurs qui peuvent amasser des points.

«Ces gars-là, il faut les faire jouer en défense, les attaquer et les forcer à jouer dans leur propre territoire, a ajouté Pacioretty. On dit souvent que la meilleure défense, c'est une bonne attaque...»

Enfin, Pacioretty ne croit pas que la petite pause du Canadien - l'équipe n'a pas joué depuis dimanche soir à Ottawa - s'avérera un avantage marqué en ce début de série contre une formation qui revient d'un intense septième match présenté il y a à peine deux jours.

«Peu importe les blessures, peu importe le calendrier qui est parfois difficile et exigeant, en séries, les équipes de cette ligue trouvent toujours le moyen de tout donner, de conclure l'attaquant-vedette du Canadien. On ne s'attend pas à moins de la part du Lightning.»