Le printemps dernier, les jeunes défenseurs des Bruins Torey Krug et Dougie Hamilton affirmaient candidement que leur équipe avait décelé la faiblesse de Carey Price.

C'était après le deuxième match de la série Canadien-Bruins, et les Bostoniens avaient déjà huit buts au compteur. Dans les cinq matchs qui ont suivi ces déclarations, ils en ont aussi marqué huit, un nombre insuffisant. Les hommes de Claude Julien se sont retrouvés en vacances.

Revenons en 2015. Les Sénateurs auraient tous les arguments au monde pour se targuer de connaître la recette du succès contre Price et le Tricolore. Surtout que la preuve s'étaie sur deux ans plutôt que deux matchs!

Mais aux yeux des Sénateurs, les trois victoires en quatre matchs contre les Montréalais cette saison ne valent plus rien. «Ça importe peu», a dit l'attaquant Jean-Gabriel Pageau.

Il s'agit peut-être d'une «nouvelle saison», comme l'a ensuite dit Milan Michalek, mais si cette nouvelle saison est à l'image des derniers matchs, le Canadien devra trouver le moyen de marquer des buts. Car les Sénateurs, eux, savent comment s'y prendre!

Au cours des deux dernières saisons, les deux rivaux de division ont croisé le fer neuf fois. Dans huit de ces neuf matchs - huit! -, les Sénateurs ont marqué quatre buts ou plus.

Notons que les Ottaviens ont affronté l'auxiliaire (Dustin Tokarski ou Peter Budaj) dans quatre de ces neuf matchs. Mais dans les cinq matchs que Price a disputés, il a accordé 21 buts sur 188 tirs, pour une efficacité de ,888. Pendant ces deux mêmes saisons, contre les 28 autres équipes, Price a affiché un taux d'efficacité de ,932.

«J'imagine que c'est une coïncidence. Les séries, c'est autre chose. Ce chiffre ne veut rien dire», a indiqué Michalek lorsqu'on lui a fait part de cette statistique.

Mika Zibanejad, quant à lui, s'en est tenu à des lieux communs lorsqu'il a été interrogé sur les succès de son équipe contre Price et le CH. «On doit aller devant lui et l'empêcher de voir, car s'il voit la rondelle, ce sera très facile pour lui», a dit le jeune attaquant.

Bref, on était loin de Krug et Hamilton et de leurs observations sur les tirs dans la partie supérieure...

Une fin de saison qui inspire

En fait, c'est l'entraîneur-chef des Sénateurs qui, du bout des lèvres, en a dit le plus au sujet de l'historique récent entre les deux équipes.

«[Notre fiche contre le Canadien] n'est pas un gros facteur, mais c'est réconfortant de savoir qu'on a une chance, a répondu Dave Cameron.

«Ça peut te donner un certain confort au départ, mais si tu ne continues pas, tu vas devoir vivre avec des hauts et des bas, a ajouté le pilote. Mais après une séquence comme celle qu'on vient de connaître, la confiance est très élevée.»

«Ce qui nous donne confiance, c'est notre façon de jouer depuis deux mois et demi. Ça nous a donné des tonnes de confiance», estime l'attaquant Mark Stone.

Car lorsqu'il est question de leur fin de saison inouïe, les Sénateurs n'hésitent pas à affirmer haut et fort leur confiance. Comment les en blâmer, puisqu'ils ont présenté un dossier de 21-3-3 depuis la première victoire d'Andrew Hammond, le 18 février?

Au jeu!

Parlant de Hammond, le gardien des Sénateurs était un sujet populaire, hier. Le face-à-face qui l'opposera à Price sera assurément une des histoires au cours de cette série.

À ce sujet, Cameron a tenu un discours au diapason de celui de ses joueurs: le passé, les derniers matchs, ça ne voudra plus rien dire quand s'amorcera le premier match, demain.

«C'est pour ça qu'on joue les matchs, a rappelé l'entraîneur. Fais les comparaisons que tu veux, sors des statistiques, au bout du compte, on doit procéder à la mise au jeu et des choses vont se produire. De notre côté, on a confiance en notre gardien, il a été très bon.

«Game on», a-t-il conclu.