S'il y a un joueur dans cette ligue qui est bien placé pour jaser un peu du trophée Hart, c'est probablement P.K. Subban.

À titre de défenseur numéro un du Canadien, Subban passe beaucoup de temps devant Carey Price. Au même titre, il passe beaucoup de temps sur la glace à tenter de contrer les meilleurs joueurs adverses... incluant un certain Alexander Ovechkin, qui va débarquer ce soir au Centre Bell en compagnie de ses coéquipiers des Capitals de Washington.

Par ici, on connaît déjà très bien l'importance du jeu de Price pour le Canadien cette saison. Le gardien du Canadien pourrait d'ailleurs obtenir une 42e victoire ce soir, ce qui viendrait égaler un record d'équipe à ce chapitre en une saison. Mais pendant ce temps, Ovechkin ne rate pas souvent la cible pour les Capitals: il a déjà 50 buts au compteur, 10 de plus que ses plus proches poursuivants dans cette course.

Sans surprise, Price et Ovechkin font partie des discussions concernant les favoris dans la course au trophée Hart, remis au joueur le plus utile de la ligue.

P.K. Subban, lui, a bien du mal à trancher cette délicate question.

«Je suis juste content de ne pas avoir à voter! , a-t-il répondu après l'entraînement d'hier. On parle ici de deux très grands joueurs. De toute évidence, j'aimerais que ce soit mon coéquipier qui gagne ce trophée-là, mais on regarde un peu ce qu'Ovechkin a réussi à faire cette saison, ce que John Tavares a accompli aussi... Comme je l'ai dit, je suis bien content de ne pas avoir à voter dans cette catégorie!»

On comprend évidemment Subban de pencher du côté de son gardien dans cette course folle («il est une grosse partie de notre succès», a-t-il répété au sujet de Carey Price), mais du même souffle, le défenseur-vedette du Canadien reconnaît sans hésiter que l'Alex Ovechkin version 2014-2015 est un produit nettement amélioré par rapport aux versions précédentes.

Le joueur russe a commencé sa carrière en 2005-2006 avec une saison de 52 buts, et depuis, il ne laisse entrevoir aucun signe d'essoufflement. Cette saison est déjà la sixième de sa carrière avec au moins 50 buts - il a atteint un sommet en 2007-2008 avec une récolte de 65 buts. Avec lui, seulement cinq autres joueurs ont vécu six saisons de 50 buts au plus dans l'histoire de la LNH: Mike Bossy, Wayne Gretzky, Mario Lemieux, Guy Lafleur et Marcel Dionne.

«Vous savez, ça me fait un peu rire quand j'entends dire qu'il ne veut pas gagner, a ajouté P.K. Subban. On voit bien que ce gars-là veut gagner. Son talent de marqueur est remarquable. Quand je suis arrivé dans cette ligue, ce qui m'impressionnait, c'était la force de ses tirs. Mais maintenant, en plus, on voit qu'il peut placer la rondelle là où il le veut. Il voit l'ouverture, et il la prend.

«C'est vraiment devenu difficile de jouer contre lui. Avant, on le voyait arriver, et il avait des habitudes, on connaissait ses tendances, ce qu'il envisageait de faire. Maintenant, il a trouvé de nouvelles façons d'aller marquer des buts. Je remarque qu'il est capable de lancer beaucoup plus rapidement. En plus, il a amélioré l'aspect physique de son jeu. Il est plus constant dans ses replis, en échec avant aussi.»

Mais alors, comment s'y prendre pour ralentir un joueur aussi dominant, un joueur capable de changer le cours d'un match à lui seul?

P.K. Subban a déjà sa stratégie en tête. «Je dois être dans sa face pendant tout le match. Ce gars-là est un monstre, le genre de joueur que tout le monde aimerait avoir de son bord. Alors je dois m'arranger pour qu'il n'ait pas de plaisir sur la glace. Je dois le déranger. Si Ovechkin s'amuse, ça veut normalement dire que l'autre équipe ne s'amuse pas...»