Le Canadien a moins souvent la rondelle que ses adversaires et, conséquemment, il crée moins d'occasions de marquer depuis environ un mois, comme les statistiques avancées tendent à l'illustrer. La situation est toutefois loin d'être préoccupante pour les joueurs et l'entraîneur Michel Therrien.

«Les statistiques avancées, tu peux en faire ce que tu veux, a réagi Therrien, lundi. Nous en prenons note, mais nous ne basons pas toujours nos décisions là-dessus, que ce soit sur le plan individuel ou collectif. C'est un outil, mais il ne faut pas virer fou avec ça.

«Ces statistiques ne tiennent pas compte d'un paquet de facteurs, comme la force de caractère de l'équipe ou d'un joueur.»

Les joueurs interrogés sur le sujet ont offert le même son de cloche. Ceux-ci n'ont par ailleurs pas le sentiment d'avoir eu à pourchasser davantage la rondelle dernièrement. Si c'est le cas, comme l'a suggéré l'ailier gauche Max Pacioretty, c'est possiblement parce que l'équipe a joué plus souvent avec l'avance.

«Vous jouez de façon différente que vous détenez l'avance ou pas, a soulevé Pacioretty. Quand vous accusez un retard, le mot d'ordre est de tirer davantage vers le filet adverse, et de partout. Vous tentez plus de jeux, vous courez davantage de risques. Dernièrement, nous avons davantage eu l'avance dans les matchs, avec comme résultat que nous avons peut-être trop souvent joué sur les talons. Au final, nous ne tentons pas des jeux à risque élevé quand nous sommes dans cette situation.»

Les attaquants Pierre-Alexandre Parenteau et Dale Weise ont dit ne pas accorder d'importance à la statistique.

«Nous ne portons pas d'intérêt à ces choses-là, a affirmé Parenteau. Les entraîneurs n'abordent jamais le sujet dans nos réunions. Nous tentons simplement de jouer du mieux que nous le pouvons. Personnellement, j'essaie de maîtriser la rondelle le plus longtemps possible. Quand je l'ai, je tente de ne pas m'en débarrasser. Je pense que c'est davantage un concours de circonstances si nous avons moins eu la rondelle dernièrement.»

Weise a même avancé qu'il ne range pas le Canadien dans la catégorie des équipes de premier ordre en matière de temps de possession du caoutchouc.

«Nous sommes souvent dominés dans la colonne des tirs et je n'ai pas d'explications pour ça, a-t-il mentionné. Ce que je sais, c'est que plusieurs équipes multiplient les lancers vers notre filet en raison de l'identité de notre gardien. Elles essaient d'envoyer le plus de tirs au filet afin de tenter de le fatiguer. Elles n'ont guère eu de succès jusqu'à maintenant.

«Nous formons davantage une équipe qui travaille en fond de territoire adverse afin de ralentir nos rivaux plutôt que d'être une équipe qui décoche des lancers de partout. Nous gardons les choses simples», a résumé Weise, qui ne cache pas avoir en horreur la nouvelle mode des statistiques avancées.

Pas une obsession

Avec neuf matchs à jouer en saison régulière, le Canadien ne veut pas à tout prix mettre la main sur le Trophée des Présidents à titre d'équipe championne en saison régulière.

«Notre philosophie est la même depuis le début de la saison et on continue d'aborder les matchs un à la fois, a réitéré Therrien. Notre objectif de départ était de participer aux séries et dans le moment nous cherchons à nous positionner le mieux possible. Finir premier de la ligue, ce n'est pas une obsession pour nous. Nous abordons les matchs un à la fois et nous verrons où nous finirons.»

Weise fébrile

Dale Weise a très hâte de jouer à Winnipeg, sa ville natale, jeudi. L'ailier a dit être très sollicité par ses amis et sa famille afin d'obtenir des billets pour le match.

«Je ne crois pas que je puisse accommoder tout le monde. Il devrait y avoir une trentaine de personnes de mon entourage sur place.»

L'ailier âgé de 26 ans n'en sera qu'à sa deuxième visite à Winnipeg depuis qu'il évolue dans la LNH.

«Ça n'avait pas été une belle soirée parce que je n'avais pas vu beaucoup d'action la saison dernière, dans l'uniforme des Canucks de Vancouver. J'espère que ce sera mieux cette fois.»