Quand on lui demande s'il est en train de vivre la saison la plus éprouvante de sa carrière, Pierre-Alexandre Parenteau n'hésite pas une seconde: «Oui, sans aucun doute. Écoute, il reste encore une quinzaine de matchs, il reste les séries aussi. Je peux encore sauver cette saison-là...»

Non, ce n'est pas la saison que Pierre-Alexandre Parenteau avait imaginée. Ce n'est pas le scénario qu'il avait en tête quand le Canadien l'a acquis de l'Avalanche du Colorado, cet été, en retour de Daniel Brière. Parenteau, auteur d'une saison de 67 points chez les Islanders de New York en 2011-2012, allait assurément retrouver sa touche magique avec le Canadien, lui qui avait hâte de jouer enfin devant les siens, devant son monde.

Léthargie

Mais le scénario a été un peu modifié en cours de route.

Samedi soir à Uniondale face aux Islanders, Parenteau prendra part à un troisième match depuis son retour d'une deuxième commotion cérébrale cette saison. Ses 15 points en 42 rencontres viennent nous rappeler que le retour à la maison ne s'est pas vraiment passé comme prévu. L'attaquant, doit-on le souligner, n'a pas marqué depuis le 28 novembre.

«J'ai eu des creux de vague cette saison, même quand j'étais en santé, et la blessure, c'est vraiment ce qui m'a nui. De devoir rater une bonne partie de la saison comme ça, quand l'équipe jouait très bien... ç'a été difficile de revenir dans la formation par la suite. Mais je reste confiant. J'ai eu à relever des défis plus gros que ça dans ma carrière. Jouer dans les ligues mineures pendant sept ans, ça ne se compare même pas à ça. Je vois ça comme un obstacle sur mon chemin.»

Le joueur québécois insiste pour le dire: il ne ressent aucunes séquelles des commotions cérébrales subies en janvier. «Je ne suis pas craintif sur la glace, ça m'encourage... C'est sûr que j'allais être un peu hésitant à mon retour à San Jose [la semaine dernière], mais lors du dernier match [jeudi soir], j'ai mangé des coups dans la face, je me suis fait frapper solide dans le coin, et je n'ai pas pensé aux commotions cérébrales une seule fois.»

Au fil de notre entretien, Pierre-Alexandre Parenteau finira par l'admettre: débarquer dans la fournaise montréalaise aura été un ajustement, lui qui venait de connaître la belle insouciance des marchés de hockey un peu moins agressifs, tels Denver et Long Island.

Il s'attendait à ce que ce soit différent avec un maillot tricolore sur le dos, mais il ne s'attendait peut-être pas à cette intensité-là.

«Une expérience de vie»

«Tu l'as pas vécu tant que tu l'as pas vécu. C'est encore plus fort que ce que j'aurais pu imaginer. Jouer ici chaque jour, l'attention des médias, ça peut être vraiment le fun, comme ça peut être difficile. C'est une expérience de vie, aucun doute là-dessus.

«De se retrouver proche de mes amis, de la famille, la foule du Centre Bell pour un Québécois... c'est une période d'ajustement. Ç'a été un peu dur au début. Mais c'est tellement plaisant de jouer là, je trouve ça tellement cool. Là, je me sens bien au Centre Bell.»

On aura deviné que Pierre-Alexandre Parenteau n'a jamais vécu rien de tel alors qu'il patinait dans un champ à Uniondale ou à Denver, là où les Broncos de la NFL sont rois. «Non, je n'avais jamais rien vécu comme Montréal. Ça aussi, c'est une grande différence avec les autres équipes. Ici, il y a beaucoup de yeux qui te regardent. Même lors des entraînements, tu te sens observé... mais c'est spécial, c'est le fun.»

Pour Parenteau, ce qui s'est passé hier, la semaine dernière ou le mois dernier importe peu. Pour lui, ce qui compte vraiment, c'est ce qui va se passer au cours des prochaines semaines, dans la dernière ligne droite.

«Je ne m'en fais pas trop avec le passé. Faut que je reste positif, que je regarde vers l'avant, c'est la seule chose que je peux faire. Une grosse fin de saison, c'est vraiment mon but...»