Peu à peu, Jeff Petry commence à comprendre ce que signifie le fait de porter le maillot du Canadien de Montréal. «C'est incroyable, je n'ai jamais rien vu de tel, jamais vu quelque chose de comparable. Les partisans ici sont vraiment derrière leur équipe...»

Ça, c'était hier, quand le nouveau défenseur du Canadien a compris qu'un simple entraînement d'équipe à Brossard pouvait attirer des dizaines et des dizaines de partisans au centre d'entraînement du club. Petry s'attend à être tout aussi émerveillé ce soir, quand il disputera un premier match au Centre Bell dans les couleurs de l'équipe locale, qui accueillera pour l'occasion le Lightning de Tampa Bay.

Oui, les derniers jours ont été un peu fous pour lui. Acquis la semaine dernière des Oilers d'Edmonton, Jeff Petry a pu, le temps de quelques minutes, échanger un pénible quotidien pour un futur immédiat bien meilleur, rempli de promesses et de possibilités auxquelles il ne rêvait déjà plus.

En quatre matchs avec le Canadien, le défenseur de 27 ans n'a toujours pas obtenu de point, mais l'entraîneur Michel Therrien n'a pas hésité à l'employer pendant plus de 20 minutes par match lors des trois dernières rencontres de l'équipe, incluant une pointe de 26:25 lors du match de jeudi à Los Angeles, contre les Kings.

Ce n'est pas lui qui va s'en plaindre.

«Tout de suite en arrivant, j'ai réalisé qu'il y a une culture gagnante avec cette équipe, a-t-il commencé par dire. Il y a une ambiance de victoire. C'est la première chose que j'ai remarquée.»

Première expérience en séries

Ce petit détail est largement connu, mais rappelons-le une fois de plus: en cinq ans de carrière dans la Ligue nationale, Jeff Petry n'a jamais goûté à la folie des séries, lui qui, avant la semaine dernière, n'avait porté que le maillot des Oilers depuis son arrivée chez les pros. Pour lui, ce printemps qui approche sera enfin différent.

Pour lui, ce printemps qui approche sera enfin réjouissant.

«Avec les Oilers, il y avait toujours un enjeu, mais c'était avant tout au chapitre personnel, si on veut. Le résultat des matchs avait une signification pour les gars, mais les résultats n'avaient aucune signification au classement. Je me retrouve maintenant à prendre part à des matchs qui veulent dire quelque chose.

«La plus grande différence entre les Oilers et le Canadien, je l'ai vécue lors du match à Los Angeles [jeudi dernier]. Les Kings ont pris une avance de 2-0, mais notre style de jeu n'a pas changé, nous avons continué à batailler. Ça m'a vraiment ouvert les yeux. À Edmonton, quand on perdait 2-0, on se disait, bon ça y est, c'est encore la même histoire, et puis ça allait en empirant. Ça allait en pente descendante. Mais à Los Angeles, l'autre soir, même avec un retard de deux buts, je voyais bien que l'équipe était encore dans le match.»

Pour le moment, Jeff Petry, qui est sans contrat pour 2015-2016, ne pense pas à la prochaine saison. Il pense plutôt à cette nouvelle chance, lui qui vient de passer du dernier rang de l'Association de l'Ouest au zénith de l'Association de l'Est. Pas pour rien qu'il se permet de sourire un peu quand on évoque ces printemps sans hockey et ces vacances trop hâtives qu'il aurait souhaité éviter.

Il sourit parce qu'il sait que tout cela est du passé. Enfin.

«Prendre part aux séries, c'est quelque chose d'important pour moi. Savoir que je vais avoir cette chance, c'est énorme. À Edmonton, les attentes étaient élevées, mais ça n'a tout simplement pas fonctionné, pour toutes sortes de raisons. De me retrouver avec cette occasion avec ma nouvelle équipe... c'est incroyable.»