Durant le week-end du match des Étoiles, alors que les vedettes de la Ligue nationale de hockey multipliaient les entrevues, ça ne se bousculait pas pour parler à Mike Hoffman.

Mais l'attaquant recrue des Sénateurs d'Ottawa est habitué qu'on lève le nez sur lui.

Tenez, par exemple: il n'a jamais été repêché dans le hockey junior majeur. En 2006-2007, le meilleur compteur des Sénateurs cette saison n'était pas jugé de calibre suffisant pour obtenir un poste avec les Rangers de Kitchener.

Hoffman n'a disputé que deux matchs à Kitchener avant de se trouver du boulot avec les Olympiques de Gatineau.

«Je me suis développé sur le tard», explique le rapide attaquant de 25 ans, qui a inscrit lundi soir son 20e but de la saison.

«Quand j'évoluais dans le junior B, personne ne me connaissait. Je n'ai jamais vraiment eu d'occasions en Ontario, et c'est seulement au Québec que j'ai eu la chance de jouer.»

C'est vraiment avec les Voltigeurs de Drummondville que la carrière de Hoffman a pris son envol et qu'il a pu devenir un choix de cinquième tour des Sénateurs au repêchage de 2009, quelques rangs avant un coéquipier de l'époque, Gabriel Dumont.

«L'entraîneur-chef Guy Boucher a été bon pour moi et pour de nombreux autres joueurs là-bas, se souvient Hoffman. Il nous a beaucoup aidés. Il est l'une des principales raisons pour lesquelles on a remporté le championnat. Il est extraordinaire derrière le banc comme à l'extérieur de la patinoire. Il sait bien traiter ses joueurs. Si tu ne vas pas bien, il peut percevoir les moments où il faut te laisser seul et ceux où tu as besoin d'une poussée pour continuer. J'ai tout le respect du monde pour lui.»

Échangé aux Sea Dogs de Saint-Jean à l'âge de 20 ans, Hoffman a ensuite joué sous les ordres de Gerard Gallant - un autre entraîneur à l'écoute de ses joueurs, a-t-il observé - avant de faire le saut chez les professionnels.

Un oeil sur les 30 buts

Même s'il a terminé la saison dernière en tête des marqueurs des Senators de Binghamton, dans la Ligue américaine, Hoffman ne s'était pas positionné jusque-là comme un espoir de premier plan de l'organisation.

Or, il s'est distingué par sa vitesse au camp d'entraînement - entre autres lors d'une série aller-retour contre le Canadien - et il a forcé les regards en sa direction.

«J'ai commencé à gagner en confiance vers la fin de l'an dernier, estime-t-il. En arrivant au camp, alors que tout le monde essayait de retrouver son rythme, j'ai voulu prendre de l'avance et reprendre tout de suite là où j'avais laissé.»

Et puis, bam! Les buts se sont mis à se succéder.

Chose étonnante, Hoffman a fait tous ses dégâts à égalité numérique. Pendant longtemps, la recrue n'a pas eu droit à l'avantage numérique, mais a tiré profit au maximum du temps de jeu qui lui était accordé. Si bien qu'il se retrouve à égalité au septième rang de la LNH pour les buts marqués à cinq contre cinq et au septième rang également pour le nombre de points par tranches de 60 minutes inscrits à forces égales.

«Bobby Ryan et Mika Zibanejad sont de bons joueurs, et le fait de jouer avec eux dernièrement a certainement aidé», suggère-t-il.

Hoffman confie que dans les deux premiers mois de la saison, lorsqu'il a constaté qu'il était capable de marquer des buts dans la LNH, il s'est donné comme objectif d'atteindre le plateau des 20 buts.

«Maintenant que c'est fait et qu'il reste encore plus de 25 matchs à jouer, il reste amplement de temps à la saison, et je peux avoir l'oeil sur les 30», ajoute-t-il sans gêne.

Cette saison-ci n'aura pas fait avancer les Sénateurs, mais au moins ils ont découvert en cours de route qu'ils avaient un nouvel attaquant top 6 sous la main.