Martin Brodeur n'a pas disputé un match dans la Ligue nationale depuis le 23 avril dernier. À 42 ans, il admet que l'attente a été longue, même si le mouvement du dernier mois lui laissait présager qu'il allait pouvoir garder les buts de nouveau.

Finalement, mercredi soir, au terme d'une défaite de 4-1 aux mains des Blackhawks de Chicago, l'entraîneur-chef des Blues de St-Louis Ken Hitchcock a confirmé qu'il allait envoyer dans la mêlée son nouveau gardien, jeudi face aux Predators de Nashville.

«Tant et aussi longtemps que je n'ai pas joué un match, je ne pourrai pas savoir où je suis rendu», a reconnu Brodeur en fin de soirée, lui qui a signé mardi un contrat d'un an évalué à 700 000$ (et assorti de divers bonis) avec les Blues.

Ce ne sera pas n'importe quel test puisque le vétéran gardien affrontera les Predators, ceux-là même qui partagent avec les Blues le sommet de la section Centrale.

«J'essaie de me mettre dans l'état d'esprit d'un joueur qui se remet d'une longue blessure. J'ai patiné huit jours avec Scott Gomez et cinq autres jours de vrai hockey avec les blues. C'est à peu près ce que je faisais en réhabilitation. Et là, je ne fais que commencer ma saison deux mois en retard.

«Je n'ai pas mis de revolver sur la tempe de personne. Ils voulaient m'avoir avec eux et pour ma part je suis content de l'opportunité. Ils sont super gentils d'avoir fait ça pour moi.»

Les Blues ont amené Brodeur dans leur giron après que le gardien Brian Elliott se soit blessé à un genou et qu'il ait laissé le jeune Jake Allen seul à lui-même, les Blues n'ayant aucune solution satisfaisante dans les ligues mineures.

Mais qu'arrivera-t-il au retour d'Elliott? Verra-t-on un ménage à trois devant le filet des Blues?

«Elliott patine en ce moment et il mange des shots, ce n'est pas comme s'il était à deux mois d'un retour, a rappelé Brodeur. Pour ma part, je voulais juste recommencer à jouer au hockey. Mais ce qui va arriver dans deux ou trois semaines? Je l'ignore. On va voir quels sont leurs plans.

«Mais je crois qu'il y a plusieurs raisons qui ont fait qu'ils m'ont amené. Ils veulent la présence d'un vétéran et, comme de fait, je me fais poser des questions par bien du monde sur une variété de sujets. J'adore ça. Je vais avoir une chance de garder les buts et je vais faire le mieux possible.»

Une certaine incertitude

Les Blues ont trouvé un appartement à Brodeur et ne le laisseront donc pas à l'hôtel pour une période indéterminée. Ils semblent vouloir s'engager auprès de Brodeur.

Mais en même temps, certaines réponses du célèbre gardien trahissent l'incertitude ambiante.

Par exemple, sa famille - qui est établie au New Jersey - ira le rejoindre à Long Island lors de la joute des Blues face aux Islanders samedi avant d'aller passer une semaine à St-Louis.

«Et si je suis encore ici après Noël, elle viendra me rejoindre et on fera les affaires comme du monde», a glissé Brodeur.

S'il est encore ici après Noël...

Brodeur a attendu sa chance, elle s'est présentée et il ne fera pas la fine bouche. Il prendra les choses au jour le jour.

En attendant, il peut toujours caresser l'espoir de remporter 12 matchs d'ici la fin de l'année et d'ainsi atteindre le plateau des 700 victoires. Ce serait la touche finale à un palmarès déjà garni de trois Coupes Stanley et de quatre trophées Vézina...

L'ampleur du personnage a même intimidé un brin ses nouveaux coéquipiers

«Tout le monde était vraiment gêné au début, on dirait que les gars ne me regardaient pas dans les yeux, a-t-il noté en riant. Mais les gars m'ont inclus très rapidement et je vois que l'esprit d'équipe est très bon ici.

«La présence de Maxim Lapierre m'aide parce qu'il connaît le monde, ça fait un bout de temps qu'il est ici, tandis que moi j'apprends quelque chose de nouveau.»