Tout comme le Canadien, les Bulldogs de Hamilton entreprennent ce soir une séquence de six matchs en neuf soirs. On risque de mieux savoir au cours des prochains jours si l'embellie de quatre victoires en cinq matchs qu'ils viennent de récolter a amorcé le tournant attendu depuis longtemps.

On ne se le cachera pas, cela fait trois ans que les Bulldogs piétinent et qu'ils terminent derniers de leur division. Les regards - et les doigts accusateurs - se sont tournés vers l'entraîneur-chef Sylvain Lefebvre qui est derrière le banc depuis la saison 2012-2013.

«C'est plus facile de mettre la faute sur un seul gars», rappelle Gabriel Dumont, nouveau capitaine des Bulldogs.

«C'est ingrat, le métier d'entraîneur...»

Fraîchement arrivé au sein de l'organisation, Eric Tangradi estime que Lefebvre est un bon entraîneur pour les jeunes.

«Il sait doser entre laisser ses joueurs jouer et les laisser se développer, et aussi de resserrer la bride quand ils ont besoin d'être contrôlés, relève l'attaquant de 25 ans. Par exemple, Sven Andrighetto a été retranché pour un match, mais il joue son meilleur hockey de la saison depuis ce moment-là.»

Il n'y a pas si longtemps, l'ailier Drayson Bowman nous dressait un portrait peu inspirant des Bulldogs.

«On a perdu des matchs qu'on aurait dû gagner et qui n'auraient même pas dû être serrés, disait-il après son rappel chez le Canadien. On a donné quelques victoires à l'adversaire en gaspillant des avances en troisième période, laissant même l'autre équipe prendre l'avance par deux buts...»

Pas d'excuse

Lefebvre ne cherche pas d'excuse, mais il relève le même fait à tous ceux qui lui posent des questions: «Il y avait 14 nouveaux joueurs en début de saison, dit-il, sans compter les changements dus à des rappels. C'est plus difficile d'implanter un système dans ce temps-là.»

Voilà une réalité à laquelle toutes les formations de la Ligue américaine sont confrontées. Le roulement au sein même des Bulldogs était semblable l'an passé. Mais pour une équipe qui tente de se sortir du trou après deux saisons de misère, la nécessité de trouver de nouvelles solutions est d'autant plus criante.

«Une équipe de la Ligue américaine a du personnel qui va et qui vient chaque semaine, rappelle Tangradi. Essayer d'assimiler un système prend le double du temps comparativement à la LNH et le style de jeu est loin d'être aussi structuré.»

Heureusement, les signaux encourageants commencent à apparaître.

Le gardien Mike Condon a profité de la légère blessure de Joey MacDonald pour lui ravir le poste de numéro un avec un jeu brillant. L'attaque à cinq donne enfin signe de vie.

Et puis, il y a Charles Hudon qui continue à s'imposer.

Après 18 matchs, l'ailier converti en joueur de centre a 6 buts et 18 points, ce qui le plaçait avant les matchs d'hier au premier rang des recrues de la LAH et à égalité au cinquième rang des compteurs du circuit.

Ce qu'on entend aussi à Hamilton, c'est que le groupe de leaders de cette année est plus impliqué et que la communication avec Lefebvre est meilleure.

À sa cinquième saison chez les Bulldogs, Gabriel Dumont a été nommé capitaine et semble en tirer le meilleur parti. Il ne s'était pas placé des attentes trop élevées au camp du Canadien cette saison, de sorte que la déception a été moins grande lorsqu'il a été retranché.

C'est avec des yeux éclairés que Dumont fait la lecture de son équipe. «Notre plus gros défi, c'est de réaliser qu'on est une bonne équipe. On démontre trop de respect envers nos adversaires. Pourtant, chaque soir, quand on regarde les formations, on réalise qu'on est la meilleure équipe.»