De son propre aveu, Tom Gilbert avait le choix, l'été dernier. Quelques équipes cognaient à sa porte, il était libre d'aller où il le voulait après une bonne saison avec les Panthers de la Floride. Mais c'est à Montréal qu'il voulait continuer.

Ce n'était pas la première fois qu'il se voyait dans le maillot bleu, blanc et rouge. Avant de dire oui aux Panthers, en 2013-2014, Gilbert songeait à se joindre au Canadien. Il a dû attendre un an de plus pour le faire, quand il a accepté l'été dernier un contrat de deux ans de 2,8 millions de dollars par saison.

Cinq mois plus tard, Tom Gilbert ne regrette pas son choix.

«Il y avait quelques équipes qui s'intéressaient à moi l'été dernier, et Montréal était au sommet de la liste, a expliqué le défenseur américain. C'est un endroit où je voulais aller jouer, l'année précédente aussi. On pouvait le voir, cette équipe allait dans la bonne direction. Je constatais que les morceaux étaient en train de tomber en place... Ç'a été une bonne décision.»

Non, Gilbert ne regrette pas son choix, même si les choses ont un peu changé pour lui depuis octobre. Celui qui, au départ, devait essentiellement combler le vide laissé par le départ de Josh Gorges à Buffalo se retrouve ces jours-ci avec un rôle moins important que prévu.

À ses 14 premiers matchs avec le Canadien, le vétéran de 31 ans se retrouvait sur la glace en moyenne quelque 22 minutes par rencontre. Mais il n'a jamais disputé plus de 20 minutes le même soir depuis le 5 novembre, à Buffalo, incluant un creux de 14:19 le 16 novembre à Detroit.

On peut présumer que l'arrivée récente des vétérans Sergei Gonchar et Bryan Allen n'aidera pas sa cause à ce chapitre.

«Ça ne me dérange pas, le nombre de minutes par match, répond-il. Tout est dans la manière dont je joue. Il y a des matchs où on joue plus, selon la situation. Il faut comprendre que certains soirs, on va jouer un peu moins. On ne contrôle pas ce que la direction fait pour améliorer l'équipe. Pour moi, le but, c'est avant tout de m'assurer d'être efficace et d'aider cette équipe à gagner.»

Gilbert admet qu'il n'a jamais vu autant de congestion à la ligne bleue d'une équipe de la Ligue nationale, lui qui a aussi porté auparavant le maillot des Oilers d'Edmonton et du Wild du Minnesota.

«Non, je n'ai pas vraiment vécu ce genre de situation, c'est probablement une première pour moi. Mais plus il y a de gars dans ce vestiaire, plus on obtient une cohésion et plus nos chances de gagner augmentent. Je crois que c'est ce que la direction du club tente de faire.»

Évidemment, avec l'acquisition de deux nouveaux défenseurs, et avec un temps de jeu qui fond sans arrêt depuis près de trois semaines, le statut de Tom Gilbert semble soudainement plus précaire. Au point où les rumeurs de transaction ont commencé à l'inclure.

Ce qui n'est rien de neuf pour lui.

«Les rumeurs d'échange comme ça m'impliquent depuis quelques années... Les rumeurs vont arriver, ça fait partie de notre réalité. Il y avait aussi quelques rumeurs en Floride la saison dernière quand je jouais avec les Panthers. Pour moi, tout cela n'est que du bruit. Je ne prête aucune attention à ça.»

Reste à voir si Gilbert pourra survivre à cette nouvelle réalité, survivre à une situation qui n'était certes pas celle à laquelle il s'attendait au moment de s'embarquer dans l'aventure montréalaise, l'été dernier.

Pour le moment, en tout cas, il conserve le sourire.

«Peu importe ce qui se passe, je m'assure seulement d'être prêt à jouer, conclut-il en haussant les épaules. C'est comme ça que j'aborde chaque match. Le reste, ça ne me dérange pas.»