Avant les rencontres d'hier, 11 matchs sur les 53 disputés jusqu'ici en séries ont vu l'équipe gagnante surmonter un déficit de deux buts ou plus avant de l'emporter. La victoire des Bruins de Boston contre le Canadien dans le deuxième match, avec leurs trois buts marqués en 5:32, constituait la 11e de ces victoires.

C'est énorme.

La deuxième ronde commence à peine et déjà, les formations de la LNH ont surpassé le total de huit remontées de deux buts ou plus observé dans les séries de l'an dernier.

«C'est le fait que les équipes n'abandonnent pas, soutient l'entraîneur-chef des Bruins, Claude Julien. Dans une saison de 82 matchs, lorsqu'il manque deux ou trois buts pour gagner, on regarde le cadran, et les gars jugent que les chances de gagner sont minimes. Mais l'attitude est différente en séries. Il y a beaucoup de pression, non seulement pour marquer, mais aussi pour protéger les avances.

«Ça semble être une tendance cette année, et j'espère ne pas le vivre du côté négatif. J'aime bien qu'on fasse des remontées, mais d'un autre côté, c'est difficile de laisser glisser des avances de deux buts. Plusieurs équipes l'ont fait jusqu'à maintenant.»

L'an dernier, les Bruins ont établi leur réputation d'équipe capable de revenir de l'arrière en séries, tout particulièrement lors du septième match contre les Maple Leafs de Toronto, où une irrésistible remontée leur avait permis de forcer la prolongation.

Or, selon l'Elias Sports Bureau, le match de samedi est le premier de l'histoire des Bruins en séries éliminatoires au cours duquel ils ont effacé un déficit de deux buts dans les dix dernières minutes d'un match pour l'emporter en temps réglementaire.

«Dans la mesure du possible, il faudrait éviter de se retrouver dans cette position-là, a reconnu Patrice Bergeron après la rencontre. Mais je pense qu'on a un groupe qui est persistant. On est déjà passé par là et on a la confiance de pouvoir revenir dans chacun des matchs.»

«Ça démontre notre caractère, a soutenu Tuukka Rask. Parfois, on se complique inutilement la tâche, mais cette victoire-là a été courageuse.»

Dominants en troisième

Quand on sait à quel point les systèmes défensifs sont développés et qu'il peut être difficile de nos jours de jouer du hockey de rattrapage, il est étonnant de voir que 20% des rencontres jusqu'ici en séries ont donné lieu à de tels revirements.

«Non seulement je n'en ai jamais vu autant, mais je n'avais jamais fait partie moi-même d'une telle remontée au cours de ma carrière, a soutenu le vétéran Andrej Meszaros. C'était incroyable et tellement agréable à vivre. Tout le monde était confiant et continuait à y croire.

«Ça ne fait pas longtemps que je suis avec l'équipe, mais je sais à quel point elle a été bonne toute l'année en troisième période.»

En effet, les Bruins ont de loin formé la meilleure équipe de la LNH en troisième période. Ils ont marqué au dernier tiers pas moins de 104 buts - un sommet dans la ligue - et n'en ont accordé que 56. Ce différentiel de +48 en troisième période les place des années-lumière devant tout le monde.

Ce rendement dominant en troisième période a permis aux Bruins de remporter 7 matchs cette année lorsqu'ils tiraient de l'arrière après 40 minutes. Leur taux de victoires lorsqu'ils étaient à la traîne après deux périodes (,304) a été le meilleur de la ligue cette saison. À titre comparatif, celui du Canadien était de ,097.