Être talentueux et être efficace sont deux choses différentes. P.K. Subban a un talent qui lui sort par les oreilles, mais il doit sûrement espérer qu'il pourra profiter des séries pour redevenir plus efficace alors qu'il a connu certains des moments les plus difficiles de sa carrière en seconde moitié de saison.

Autant Carey Price semble avoir profité à plein de l'expérience des Jeux olympiques, autant Sotchi a semblé être du sable dans l'engrenage de Subban.

Depuis qu'il a été nommé au sein d'Équipe Canada, le 7 janvier dernier, le détenteur du trophée Norris a piqué du nez avec un différentiel de -18 à ses 38 derniers matchs. Des joueurs ont beau qualifier le différentiel de «statistique la plus stupide», le fait que Subban ait affiché un +14 avant sa nomination donne une indication du schisme qui s'est produit.

La répartition du blâme en ce qui a trait aux difficultés de Subban est un exercice qui délecte de nombreux amateurs. Mais le principal intéressé, lui, n'en est pas là.

«Ce qu'il y a bien avec ce temps-ci de l'année, c'est que je n'ai plus à parler de moi-même et ce sera probablement la dernière fois que je vais le faire», a averti Subban.

«Au fil de mes quatre premières saisons, je regarde l'ensemble de mes performances et je sens que j'ai encore fait un pas en avant cette année. On ne se taille pas un poste aux Jeux olympiques si l'on ne fait pas quelque chose de bien.»

Subban ne croit pas que ses coéquipiers se tournent nécessairement vers lui pour faire la différence contre le Lightning de Tampa Bay.

«Mais les séries ne sont pas à propos d'un seul joueur, elles sourient aux équipes qui arrivent à bien se souder et à jouer collectivement», a-t-il observé.

Prendre les bonnes décisions

Ça ne veut pas dire que l'arrière de 24 ans n'est pas déterminé à faire un bon bout de chemin pendant les séries. Car le souvenir de 2010, avec Jaroslav Halak devant le filet, commence à être assez lointain.

«Depuis notre présence en finale d'association, à ma première année, on n'a jamais franchi la première ronde, a-t-il rappelé. L'expérience des séries est une chose, mais ça prend plus que ça pour gagner.»

L'entraîneur-chef Michel Therrien, lui, sait ce qu'il attend de Subban pour aider l'équipe à gagner.

«P.K. se doit d'être un de nos piliers en défensive, a indiqué le coach. C'est un joueur important à nos yeux. On veut qu'il joue du hockey responsable, on veut qu'il soit agressif avec la rondelle et qu'il provoque de bonnes choses.

«Quand il y a une ouverture, il a le feu vert pour y aller, mais il doit être certain de prendre la bonne décision.»

De concert avec Andrei Markov, Subban aura la responsabilité d'orchestrer l'avantage numérique du Canadien, qui a terminé le calendrier régulier dans une léthargie de 0 en 23. Pas étonnant que l'équipe se soit penchée sur la question à l'entraînement hier.

«Il y a plusieurs choses que j'ai aimées de notre avantage numérique lors du dernier match, a toutefois indiqué Therrien. Il ne se marque pas beaucoup de buts à forces égales en séries, car le jeu est tellement serré! Alors quand on a la chance de se donner du rythme avec l'avantage numérique, il faut la saisir.»