Il aura suffi d'une défaite et d'une performance moyenne d'Alex Galchenyuk au poste de centre pour que David Desharnais revienne dans les bonnes grâces de Michel Therrien.

Après le bâton, ç'a été le retour de la carotte. Une petite carotte, peut-être pas la plus délicieuse, mais une carotte quand même.

Le Québécois, qui a regardé des tribunes son équipe perdre aux mains des Blues de St. Louis, mardi soir, avait réintégré un trio régulier, mercredi, cette fois au centre de Michaël Bournival et Rene Bourque.

«On veut travailler avec David et on doit lui montrer notre soutien, a indiqué Therrien. On a donc saisi l'occasion mardi, de même que durant la troisième période du match de dimanche, de voir où Alex en était à la position de centre.»

Tout un contraste par rapport au jugement sans équivoque que l'entraîneur avait posé dans les jours précédents, selon lequel le rendement de Desharnais était tout simplement insuffisant.

Qu'il ait été retranché contre les Blues n'était plus une punition, mercredi. C'était une façon de prendre du recul.

«Desharnais est un joueur en qui nous avons confiance, a assuré l'entraîneur. Nous voulons qu'il connaisse du succès et c'est la raison pour laquelle nous voulons le réintégrer le plus rapidement.»

Le principal intéressé est allé jusqu'à dire que ce petit pensum d'un match lui avait peut-être fait du bien. Le centre de 27 ans a en outre pris soin de préciser qu'il est déterminé à se sortir du pétrin, mais pas de Montréal.

«Je veux jouer ici. Je n'ai pas signé une prolongation de contrat ici pour rien. Il n'y a pas d'autre place où je veux aller.»

Rouillé au centre

Le fait que Galchenyuk n'ait pas fait de flammèches en l'absence de Desharnais, mardi, a ouvert toute grande la porte au retour du Québécois. Mais ç'aurait été optimiste de voir Galchenyuk noircir la feuille de pointage à son premier match au centre depuis des lunes, et en plus contre l'une des meilleures formations de la ligue...

L'attaquant de 19 ans semblait embêté par le fait qu'il n'a remporté qu'une seule des sept mises en jeu auxquelles il a pris part contre les Blues.

«En fait, je n'ai même pas souvenir d'en avoir gagné une, a-t-il lâché. Ce n'est pas facile, je n'ai pas joué au centre depuis longtemps, et lorsqu'on pratique nos mises en jeu seulement à l'entraînement, on en perd un peu la sensation. Mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi difficile.»

Un trio mieux surveillé

Therrien a jugé que Galchenyuk «pensait un peu trop» sur la patinoire et qu'à la lumière de ce match, il n'était pas question de brûler les étapes.

«On sait où l'on s'en va avec lui, mais on veut y aller tranquillement. Il aura d'autres matchs au centre, mais on ne veut pas le dénaturer en tant que joueur de hockey.»

Galchenyuk a donc été replacé à l'aile gauche dans le trio de Lars Eller et Brendan Gallagher. Cette combinaison a connu beaucoup de succès en début de saison, mais après la série de blessures qui a affligé le Canadien, l'adversaire s'est mis à surveiller ce trio-là plus étroitement.

Si bien qu'Eller, par exemple, ne revendique que 2 mentions d'aide à ses 11 derniers matchs.

«Nous avons des chances de marquer à chaque match, a souligné le Danois. En début de saison, les rondelles pénétraient dans le filet et elles ne le font pas en ce moment. Mais je ne pense pas que nous faisions quoi que ce soit de mauvais.»

«Les équipes adverses ont sûrement regardé les vidéos et observé nos tendances, a indiqué Gallagher. Il y a un léger changement dans la couverture, mais on veut relever le défi et affronter les meilleurs joueurs.»

Le Canadien a mis le cap sur Ottawa, et les autres combinaisons qu'il entend déployer contre les Sénateurs prévoient Max Pacioretty à la gauche de Tomas Plekanec et Brian Gionta, ainsi que Travis Moen - de retour au jeu - en compagnie de Ryan White et George Parros.

Carey Price sera devant le filet du Tricolore.