Georges Laraque a des réserves sur l'embauche de George Parros par le Canadien. L'arrivée d'un bagarreur est une bonne nouvelle pour l'équipe, reconnaît-il. Mais l'ancien homme fort affirme que Parros n'est pas craint dans la ligue et qu'il ne réussira pas à intimider les autres équipes.

«Je connais Parros, et c'est un bon gars. Il va y aller, il va défendre ses coéquipiers. Mais Boston n'aura pas peur de lui. Toronto et Ottawa non plus, a lancé Laraque en entrevue avec La Presse. Je suis persuadé que quand le Canadien a signé Parros, les Bruins étaient soulagés. Shawn Thornton était soulagé. À Ottawa, on était soulagé.»

«Ce n'est pas un gars qui fait mal. C'est un gars qui a joué universitaire. Oui, il est tough, mais c'est un lutteur, ajoute Laraque. Il va essayer d'emmener le gars par terre. Mais ce n'est pas un finisher

Parros est un bagarreur notoire. Il a même été lors de deux saisons - en 2007 et en 2011 - le joueur ayant livré le plus de bagarres dans la Ligue nationale. Il en avait mené un total ahurissant de 27 en une seule saison il y a 3 ans. Il a beaucoup ralenti depuis.

Mais selon Georges Laraque, le nombre de bagarres n'est pas important. C'est plutôt le message qui est envoyé qui importe. «Le chiffre n'est pas important, les gens vont s'en rendre compte assez vite. C'est un bon gars, il va aller à la guerre. Mais dans la Ligue nationale, tu ne peux pas juste aller à la guerre ; il faut gagner, il faut intimider. Il faut faire peur aux autres équipes.»

Or, selon Laraque, Parros ne fait pas peur aux joueurs. Sa technique de combat est, dit-il, plus proche de la lutte que de la boxe. «Si tu n'intimides pas, si tu ne fais pas peur. Même si tu es un homme fort, les gens vont s'en foutre. Les gars vont se dire : "Il va me lutter par terre, qu'est-ce que ça fait?" Les joueurs ont peur d'un homme fort qui peut leur casser la face, qui peut leur péter leur os orbital, leur péter le nez, qui peut leur donner une commotion. Parros n'est pas comme ça.»

«Une division de malades»

Laraque n'est pas surpris par l'embauche de Parros. Il estime qu'elle était nécessaire car Brandon Prust, qui a livré 10 combats lors de la saison écourtée, en avait beaucoup trop sur les épaules. «Prust a été exceptionnel, il m'a vraiment impressionné la saison dernière. Il est plus tough que Parros.»

L'arrivée à Montréal de Michel Therrien, sous les ordres duquel Laraque a évolué à Pittsburgh, présageait, selon lui, un changement de mentalité quant aux bagarres. «Michel Therrien respecte le rôle d'homme fort. Il sait que c'est super important.»

Il croit par ailleurs que le Canadien n'a pas le choix de s'armer d'un «policier».«Montréal est dans une division de malades !» lâche le Québécois. Lors de la dernière saison, deux des cinq équipes cumulant le plus de bagarres évoluaient dans la divison Nord-Est (Toronto et Boston) et deux autres dans l'Association de l'Est (Philadelphie et Tampa Bay).

«La Floride est dans la même association que le Canadien. Parros n'a que 33 ans. Les Panthers n'auraient pas laissé un gars comme ça partir, dans une association aussi rough, s'il faisait la job», fait remarquer Laraque, qui est arrivé à Montréal à 31 ans pour un passage de deux saisons émaillées de blessures.

«Le Canadien est dans la division la plus tough. C'est sûr qu'ils sont mieux avec lui. Mais connaissant le marché à Montréal, il va manger deux, trois volées et le monde va dire "tab... qu'est-ce qu'on est allé faire encore à aller chercher ce gars-là..."

«Je sais que certains vont lire ça et dire que je suis jaloux, frustré. Je ne suis pas jaloux, je connais le gars, je connais tous les gars dans la ligue. Les gens qui ne me croient pas vont le voir cette année.»

George Parros a été acquis des Panthers de la Floride vendredi dernier en échange de Philippe Lefebvre et d'un choix de septième tour. Il reste un an à écouler à son contrat. Il touchera 950 000 $ la saison prochaine.