1- Subban et Karlsson, les deux fous

Si la série Sénateurs-Canadien s'annonce un jeu d'échecs, chaque équipe aura son fou: Erik Karlsson d'un côté et P.K. Subban de l'autre. Ce sont deux des défenseurs les plus électrisants de la LNH, mais ce serait réducteur de faire de cette série un affrontement entre les deux jeunes arrières.

«Karlsson est un joueur de calibre mondial et c'est une bonne chose de le revoir au jeu, car les gens paient pour voir les meilleurs joueurs du monde et il est l'un d'eux, a dit Subban. Son retour va rendre cette série d'autant plus intéressante, mais il vous dira lui aussi que cette série ne sera pas décidée par deux joueurs.»

Karlsson a remporté le trophée Norris la saison dernière en inscrivant 50 de ses 78 points à forces égales. Ce n'est donc pas un spécialiste de l'avantage numérique à proprement parler.

2- Des unités toujours spéciales

La première journée de préparation du Canadien a fait la part belle à l'amélioration du jeu en infériorité numérique. Non seulement il faut chercher à égaler le brio des Sénateurs à court d'un homme (ils ont terminé premiers de la LNH avec 88% d'efficacité), mais le retour de leur quart-arrière Erik Karlsson va drôlement bonifier leur rendement sur l'attaque à cinq. On soupçonne que les Sénateurs auraient mieux fait que 15,9% d'efficacité en avantage numérique si Karlsson avait été en santé toute la saison.

Du côté du Tricolore, on cherche à se remettre d'une pénible fin de saison à quatre contre cinq. L'équipe n'a présenté qu'un taux de succès de 69,4% en infériorité lors des huit derniers matchs de la saison. Quant à l'attaque massive, à peine plus convaincante, elle n'a marqué que 7 buts à ses 47 dernières occasions (14,9%).

3- Devant le filet

Cette première ronde mettra aux prises deux gardiens dont l'expérience en séries est limitée. Carey Price n'a que 12 départs en séries au cours des quatre dernières années (il en avait eu 11 à son année recrue) tandis que Craig Anderson n'a participé qu'à 13 matchs de séries dans la LNH.

«Nous ne voulons pas parler de notre plan de match, a précisé Price. Mais nous devrons frapper leurs défenseurs et créer de la circulation devant leur filet. Anderson est un très bon gardien, nous devrons être toujours devant lui. Et je m'attends à ce que les Sénateurs agissent de la même façon contre moi.»

Anderson a disputé neuf matchs depuis qu'il est rétabli d'une blessure à la cheville. Au cours de cette séquence, il a affiché une moyenne de 2,01 et un taux d'efficacité de, 917. Le fait que les Sénateurs n'aient marqué que 16 buts durant ces 9 rencontres explique le dossier de 4-5 dont Anderson a dû se contenter.

4- Chris Neil et la robustesse

Une série contre les Maple Leafs aurait peut-être donné lieu à du jeu plus robuste, mais Michel Therrien s'attend quand même à du jeu viril. «En séries éliminatoires, c'est toujours physique, indépendamment de l'équipe qu'on affronte», a-t-il dit.

Depuis des années, le personnage central de la robustesse des Sénateurs s'appelle Chris Neil. En voilà un qui est capable d'influencer le cours d'un match.

«Ce n'est pas compliqué, il faudra redonner chaque coup qu'on reçoit, a dit Brandon Prust. Les Sénateurs forment une équipe bien équilibrée, mais c'est évident que leur troisième trio est leur physique.»

La robustesse se retrouvera aussi devant le filet, où le petit Brendan Gallagher a souvent eu affaire cette saison au défenseur Marc Methot.

«On a eu de belles batailles ensemble, convient la recrue de 20 ans. Methot est un très bon joueur. Il essaie de me compliquer la vie chaque soir et j'essaie de faire la même chose, c'est de bonne guerre.»

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Patrick Woodbury, Archives Le Droit

Quand Chris Neil avait 22 ans, il rêvait de disputer un seul match dans la Ligue nationale. Il était loin de se douter qu'il en disputerait au moins 800, tous avec les Sénateurs.