Chacune à leur façon, les villes de Lugano, Davos et Berne sont les trois grandes dames du hockey suisse. Lugano pour sa tradition, Davos pour sa domination des dernières années, et Berne en tant que principal marché de hockey en Suisse.

Avec 16 000 spectateurs à chacun de leurs matchs, les Bernois doublent le nombre d'amateurs qu'on retrouve dans toutes les autres villes de la Ligue suisse.

L'équipe organise des tournées en autobus pour permettre aux partisans finis d'aller faire du bruit dans les arénas adverses. Peu de clubs comptent sur un tel contingent.

Cela fait changement pour John Tavares. Dans la LNH, l'as attaquant des Islanders de New York joue pour une franchise moribonde où l'enthousiasme a disparu depuis longtemps.

De sorte qu'il n'a jamais été soutenu par une base partisane aussi importante.

«Certainement pas avec ce genre d'enthousiasme en tout cas, a indiqué Tavares à La Presse. Le soutien dont profite le club est incroyable.»

«Berne est un endroit formidable pour jouer. Le club me voulait vraiment, mais la fenêtre n'allait pas rester ouverte très longtemps. Il fallait que je décide rapidement.»

Cela fait un peu moins de deux semaines que l'excellent franc-tireur est débarqué en Suisse. A priori un peu désarçonné par ce nouvel environnement, Tavares est heureux de pouvoir compter sur la présence à ses côtés de Mark Streit, son capitaine chez les Islanders.

«Je suis loin de la maison et de la famille, je ne connais ni la langue ni la région, et Mark m'aide dans la transition», dit-il.

«J'assume que je serai ici toute l'année»

S'il dit être encore en période d'ajustement, cela ne paraît pas. Depuis le début de la migration des joueurs de la LNH vers la Suisse, Tavares domine autant que le font Joe Thornton et Rick Nash à Davos. Le soir où nous l'avons rencontré, au sortir d'une performance qu'il qualifiait de «plus difficile», il avait marqué deux buts et ajouté une passe...

Avant le match de samedi, ses trois buts et six points avaient permis au SC Berne de décrocher trois victoires en quatre sorties depuis son arrivée.

«C'est très intense et chaque match est important pour ces équipes, observe le centre de 22 ans. Je suis content d'être de l'aventure. J'aborde cela en assumant que je serai ici pour toute l'année.»

Cela dit, même s'il savait que le lock-out serait court, Tavares serait quand même venu en Suisse. La jeune vedette ne voulait pas risquer de ralentir la cadence.

«Je suis à un âge qui est déterminant pour mon développement et je ne veux pas perdre de temps», explique-t-il.

«J'ai travaillé très fort pour améliorer mon coup de patin, mon jeu défensif et mon lancer. J'ai maintenant l'occasion de transposer dans un cadre compétitif les efforts que j'ai mis à l'entraînement cet été.»