La fenêtre se referme pour Québec. Après des mois de tractations, la Ligue nationale de hockey a annoncé lundi qu'elle avait obtenu une entente de principe avec le groupe de Greg Jamison qui souhaite garder les Coyotes de Phoenix sous le chaud soleil de l'Arizona.

Ce qui se dessinait depuis quelques semaines a pris une tournure beaucoup plus concrète, lundi soir, tout juste avant le match numéro cinq de la série opposant les Coyotes aux Predators de Nashville, au Jobing.com Arena. À moins de revirement de situation, l'ex-président des Sharks de San Jose, Greg Jamison, mettra la main sur l'équipe, qui appartient à la Ligue nationale de hockey (LNH) depuis trois ans.

«En plus d'assister au match de ce soir, j'étais accompagné du commissaire adjoint Bill Daly et de [l'avocat de la ligue] David Zimmerman et nous avons eu une série de rencontres cet après-midi avec Greg Jamison et la Ville de Glendale. Nous avons une entente avec Greg Jamison à l'effet que nous allons de l'avant avec son groupe dans le but de parvenir à une entente finale pour l'achat des Coyotes», a annoncé Gary Bettman lors d'un point de presse.

Le futur acheteur, Greg Jamison, a pour sa part manifesté un vif enthousiasme devant la perspective de se porter acquéreur d'une équipe dont il a vanté les récents succès. «C'est un produit auquel je crois», a-t-il affirmé, en réponse à un journaliste qui le questionnait sur les pertes financières de l'équipe par le passé. Un problème qu'il compte régler avec «un travail acharné», convaincu qu'il peut renverser la situation et vendre plus de billets et de commandites.

Il ne reste qu'à obtenir l'aval de la Ville de Glendale, ainsi que celui du Bureau des gouverneurs de la ligue. En ce qui concerne la Ville de Glendale, MM. Jamison et Bettman se sont dits confiants d'en arriver à une entente. «Nous sommes sur la bonne voie, à la fois avec la LNH et avec la Ville de Glendale», a affirmé

M. Jamison.

Aucun montant ou détail de l'entente n'a été dévoilé. On sait cependant que la Ligue avait fixé le prix de vente à 170 millions.

Le commissaire Bettman a soigneusement évité de se prononcer sur le sort de Québec, même lorsque questionné à ce sujet. «Nous ne considérons aucune ville autre que Glendale pour les Coyotes, comme nous l'avons dit à maintes reprises. Nous ne regardons pas de solutions de rechange, nous ne comparons pas les marchés», a tranché le commissaire.

La menace Goldwater

Si les autorités de la LNH vont de l'avant avec leur projet, ils pourraient cependant trouver un écueil sur leur chemin: l'Institut Goldwater, qui a déjà contribué à faire avorter une transaction avec l'acheteur Matthew Hulsizer, l'an dernier. Le groupe a émis un bref commentaire. «Nous sommes impatients de scruter les détails de l'entente quand ils seront rendus publics. Nous espérons que l'entente sera conforme à la loi et qu'elle protègera les contribuables en exigeant des investisseurs privés qu'ils assument tous les coûts liés à l'équipe», a fait savoir sa présidente, Darcy Olsen.

Des doutes à Québec

Chez Quebecor, qui souhaite obtenir une franchise de la Ligue nationale de hockey pour Québec, on n'a pas voulu se prononcer sur l'annonce du commissaire Gary Bettman. «On ne fera pas de commentaire sur la conférence de presse de ce soir», s'est limité à dire le conseiller principal, projets spéciaux chez Quebecor Media, Martin Tremblay.

Le comptable Mario Bédard, président du groupe J'ai ma place, émet quant à lui des doutes sur le succès de l'entreprise de M. Jamison. «Ce n'est pas parce que le club est vendu que tout à coup les gens de Phoenix vont se mettre à aller au hockey.» Selon lui, l'équipe pourrait fort bien revenir sur le marché sous peu.

Pour M. Bédard, il ne s'agit pas d'un échec. «On a perdu une bataille, mais pas la guerre. Si ce n'est pas ce club-là, il y en aura un autre.» Avec son projet d'amphithéâtre, Québec est maintenant en bonne position pour obtenir une équipe, croit-il, à temps pour l'inauguration du nouveau Colisée en 2015.