Gary Bettman et les propriétaires de la LNH sont prêts. Directeur exécutif de l'Association des joueurs de la LNH qu'il représente, Donald Fehr et ses clients sont prêts eux aussi. Ou à peu près.

Chacun de leur côté, ils n'attendent plus que le signal de départ en vue des négociations visant à signer une nouvelle convention collective. Un signal qu'ils ne semblent pas pressés de donner.

«Nous échangeons régulièrement sur différents dossiers et rien ne presse vraiment pour amorcer les négociations officielles. Nous sommes prêts. Nous le sommes depuis un bon moment déjà. En fait, c'est l'Association qui dictera le jeu», a prétendu Gary Bettman en sortant de la réunion des gouverneurs de la LNH qu'il présidait samedi matin à Ottawa.

Maintenant qu'il a complété sa tournée des 30 équipes, ses rencontres avec tous les joueurs et qu'il est en mesure de jongler avec tous les articles de la convention collective, même ceux écrits en petites lettres, mais dont les conséquences sont majeures, Donald Fehr attend des compléments d'information sur les revenus globaux de la Ligue pour compléter sa préparation en vue des négociations.

Si le commissaire Bettman et son adversaire Donald Fehr se croiseront la semaine prochaine, il semble acquis que les négociations proprement dites ne débuteront pas lors de cette rencontre. Ils pourraient toutefois en profiter pour établir un plan de travail.

Négociations difficiles

Signée après un lock-out qui a privé les joueurs et les amateurs de hockey en 2004-2005, l'actuelle convention prendra fin le 15 septembre prochain à minuit. Aux yeux de plusieurs, les négociations s'annoncent difficiles. Le spectre d'un autre conflit de travail est d'ailleurs très présent.

Le refus de l'Association des joueurs d'entériner la refonte des divisions par les gouverneurs de la LNH en décembre dernier et les tergiversations reliées au calcul des montants que les joueurs doivent placés en fiducie sont deux exemples mis de l'avant par les observateurs qui envisagent des négociations ardues.

«Avec des revenus qui dépassent les 3 milliards et le fait que nous négocions avec de nouveaux représentants de l'Association, je considère qu'il est normal que les calculs aient été plus longs à effectuer. Quant à la décision des joueurs de s'opposer au réaménagement, c'était leur droit. Je le respecte. Je n'ai pas interprété leur décision comme une indication de ce qui nous attend en vue des négociations. Je demeure convaincu que nous pourrons nous entendre rapidement et d'une façon raisonnable sur les paramètres de notre prochain contrat de travail.», a mentionné Gary Bettman.

Après avoir obtenu l'imposition d'un plafond salarial lors de la dernière négociation, la Ligue nationale pourrait difficilement revenir à la charge avec des demandes susceptibles de soulever la grogne des joueurs. Cela dit, la LNH pourrait imiter la NBA (Basketball) qui a finalement obtenu que la part des revenus octroyés aux joueurs soit réduite de 57% à 50 %.

«Il est honnête de dire que les points en litige étaient plus imposants lors de la dernière négociation que celle qui est sur le point de commencer. Mais mes prétentions n'ont aucune valeur tant que nous ne connaîtrons pas la position de l'Association. Pour l'instant, nous applaudissons d'une main. Ça ne donne pas grand-chose», a imagé Daly qui sera le meneur de jeu pour la LNH dans le cadre des négociations.

Fehr conteste les suspensions

Entouré de journalistes qu'il a rencontrés quelques minutes après le point de presse de Gary Bettman, Donald Fehr n'a pas ouvert son jeu. Il n'a été question ni de stratégies ni des échanges qu'il a eus avec les joueurs au cours des derniers mois.

L'ancien directeur du très puissant syndicat des joueurs du baseball majeur a toutefois défilé quelques doléances à l'endroit de la LNH. Donald Fehr conteste l'imposition de sanctions aux dépens des joueurs. Des mesures disciplinaires qui privent les joueurs qu'il représente de sommes importantes en salaire alors que les joueurs n'ont pas droit à une défense pleine et entière.

Les négociations entre la LNH et son syndicat seront les dernières dans le monde des sports professionnels majeurs. La NFL et le baseball majeur se sont entendus après des négos difficiles, mais qui n'ont pas entrainé d'arrêt de travail. Au basketball, le commissaire David Stern a imposé un lock-out avant de signer une entente avec les joueurs en novembre dernier. Au lieu de disputer 82 matchs comme elles les font normalement, les équipes de la NBA survoleront un calendrier condensé de 66 rencontres.