Tous les joueurs présents au camp des recrues du Canadien, y compris les huit qui avaient été invités pour un essai, ont appris qu'ils étaient invités au camp d'entraînement officiel de l'équipe, qui démarre samedi.

Du groupe, le défenseur Olivier Dame-Malka est peut-être celui qui a surmonté les plus grosses embûches pour y arriver.

Non seulement le Québécois de 21 ans n'a-t-il jamais été repêché par une équipe de la LNH, mais il ne l'a pas davantage été dans la LHJMQ. Il n'a même jamais joué dans le Midget AAA.

«Disons qu'il y en a qui l'ont eu plus facile que moi, confie Dame-Malka avec un peu de mystère dans la voix. Il y avait aussi beaucoup de problèmes à la maison. Heureusement, le hockey m'a permis d'être toujours parti...»

Pour lui, l'expérience de cette semaine est l'aventure d'une vie.

«Depuis que je suis dans le hockey, je n'ai jamais eu une chance comme celle-là», souligne-t-il.

Dame-Malka est arrivé dans le junior majeur à l'âge de 17 ans, ayant profité d'une invitation des Screaming Eagles du Cap-Breton. Il accusait alors un certain retard par rapport aux autres de son âge. Mais il dit avoir modifié son style de jeu à compter de l'âge de 19 ans de façon à mieux développer son offensive.  

Le parcours junior de Dame-Malka s'est terminé l'an dernier avec les MAINEiacs de Lewiston, aux côtés d'Étienne Brodeur, un autre joueur qui a bénéficié d'une invitation au camp du CH. Aujourd'hui, les deux ex-coéquipiers se sont approchés un peu plus de leur rêve de décrocher un contrat avec l'organisation.

«Plus je peux jouer de matchs, plus je serai en mesure de montrer ce que je sais faire», a indiqué Brodeur, qui jouera aux côtés de Scott Gomez et Brian Gionta lors des matchs intra-équipe.

«Jouer avec de bons joueurs me donnera l'occasion d'élever mon jeu d'un cran»

Entre le hockey et les arts martiaux

Dame-Malka est doté d'un excellent tir frappé qui a fait des ravages lors des dernières séries dans la LHJMQ (neuf buts en 15 matchs). Il utilise également son gabarit compact pour distribuer de bonnes mises en échec. Pas étonnant que certains le comparent à Francis Bouillon...

«J'adore frapper», admet Dame-Malka sans détour.

Ce n'est pas si surprenant quand on sait qu'il est adepte des arts martiaux mixtes, plus particulièrement du jujitsu brésilien.

«À l'âge de 17 ans, j'étais censé commencer à faire des combats amateurs, mais je ne pouvais pas prendre le risque de me blesser, a-t-il expliqué. J'ai dû faire un choix en faveur du hockey.

«Mais encore aujourd'hui, le jujitsu m'aide énormément au plan du cardio. Ça me donne une discipline, une manière de penser.»

Même s'il n'est pas exactement un colosse à 5'10 et 181 livres, le jeune Montréalais n'a pas hésité à jeter les gants à son arrivée dans le circuit Courteau. La douzaine de combats qu'il a livrés cette année-là - souvent face à des adversaires beaucoup plus costauds - lui ont fabriqué une belle réputation, et par la suite, les invitations à valser ont été pas mal plus rares.

«Le jujitsu, c'est l'art de la soumission, rappelle Dame-Malka. Mais je ne peux pas utiliser cela en me battant au hockey, ce serait illégal... et ce serait trop facile.»

De quoi faire trois équipes

Au lendemain des tests médicaux qui se dérouleront vendredi, le Tricolore divisera ses effectifs de 64 joueurs en trois équipes pour les fins de matchs intra-équipe qui auront lieu de samedi à lundi. La nécessité de créer trois formations complètes explique en partie pourquoi tous les joueurs présents au camp des recrues ont vu leur séjour avec le CH se prolonger.

Gabriel Dumont, qui était embêté par une inflammation aux chevilles jeudi, sera prêt à entreprendre le «gros camp», ce qui ne sera pas le cas de Joonas Nattinen. Le Finlandais s'est blessé à l'aine il y a un mois et a tenté sans succès de chausser les patins lundi. Il verra le médecin vendredi.

Quant à Louis Leblanc et Olivier Fortier, qui récupèrent d'opérations à une épaule, ils ne participeront pas aux rencontres intra-équipe.