«Je suis heureux de pouvoir rester trois autres années avec le Canadien. De fait, j'aimerais terminer ma carrière avec le Canadien», a déclaré Andrei Markov lors de sa rencontre avec les gens des médias, hier, au Complexe sportif Bell de Brossard.

Markov était souriant, mais calme au lendemain de cette signature d'un contrat de trois ans évalué à 17,25 millions, ce qui signifie qu'il gardera le même salaire annuel (5,75 millions) qu'il gagnait lors de son contrat précédent.

Âgé de 32 ans, Markov a complété une 10e campagne avec les Canadiens dans la LNH en 2010-2011. Le défenseur a récolté trois points (1 but, 2 aides) en sept matchs. Il a purgé quatre minutes de pénalité et conservé un différentiel de +2, tout en maintenant une moyenne de 22 minutes et 54 secondes de temps de glace par match. Markov a subi une blessure à son genou droit qui a mis un terme à sa saison, le 13 novembre contre la Caroline.

«J'étais déçu d'être blessé pour une deuxième année de suite. Est-ce que cela fait de moi un joueur fragile? On n'est jamais à l'abri d'une blessure. Je joue au hockey, pas aux échecs», a lancé l'athlète originaire de Voskresensk, en Russie.

Malgré ces deux interventions au genou droit, Markov qui s'entraîne avec intensité en vue de la prochaine saison est convaincu d'être en uniforme le 6 octobre lors du match inaugural du Canadien à Toronto.

«C'est mon objectif et j'ai l'intention d'être un meilleur joueur. De plus, lors de mes présences dans les coins de patinoire où j'ai subi ces deux blessures, j'ai l'intention de corriger la situation en étant plus agressif», a expliqué celui qui a été le sixième choix (sixième ronde, 162e au total) des Canadiens lors du repêchage amateur de 1998.

La discrétion de Markov

Lors de son point de presse, Markov n'a pas dérogé à son image puisqu'il a été discret et prudent dans ses commentaires. Mais on sent que l'homme ne joue pas un jeu devant les caméras. C'est tout simplement sa nature profonde. D'ailleurs, il suffit de penser à ses commentaires sur les négociations de son contrat pour tout comprendre.

«Je me suis tenu à l'écart des négociations et je me suis fié à mon agent (Don Meehan). Il m'a téléphoné jeudi soir pour m'informer et j'ai immédiatement dit que je signerais l'entente. Par ailleurs, vous me demandez si j'ai une clause de non-échange et je ne le sais pas», a conclu Markov.

On retrouve le même genre de discrétion dans les commentaires de Pierre Gauthier, le directeur général du Canadien: «Nous sommes très heureux qu'Andrei ait accepté de poursuivre sa carrière avec les Canadiens de Montréal, lui qui a été repêché et développé par notre organisation. Andrei apporte un très haut niveau de talent et de leadership à l'équipe. Nous avons très hâte de le revoir dans la formation dès le début de la prochaine saison».

Les négociations ont pu paraître longues, mais elles n'ont pas été acrimonieuses pour autant.

«Elles n'ont pas été difficiles, mais complexes, a raconté Don Meehan. Le fait que Markov était avec le Canadien depuis le premier jour entrait en ligne de compte. Également ses vues à l'égard du marché des joueurs autonomes. En outre, il a fallu passer à travers la question de sa blessure. Les médecins de l'équipe devaient déterminer l'étendue de ses progrès et les risques liés à cette blessure.

Certains trouveront justement que le Canadien prend un risque avec une entente de trois ans étant donné le genou endommagé de Markov. Mais le risque aurait été le même dans le cadre d'une entente de deux ans. C'est à plus court terme que la résistance du genou de Markov sera un véritable point d'interrogation.

«Ce n'est pas comme une commotion cérébrale, dont la rémission est très difficile à prédire, a noté Meehan. Les médecins du Canadien sont excellents et ils ont été à même de consulter toutes les données à propos de sa blessure. En fin de compte, l'équipe a jugé que c'est un risque qu'elle pouvait prendre.»

En Russie

Markov n'a pas voulu préciser les offres possibles des équipes de la KHL, se contentant de répéter son désir de jouer avec le Canadien, lui qui n'a pas testé le marché des joueurs autonomes, tout comme cela avait été le cas en 2007.

«Cela aurait pu être intéressant. Mais j'aime jouer à Montréal. J'aime l'atmosphère lors des matches, j'aime la direction de l'équipe, j'aime la ville», a répété Markov qui s'est contenté d'un séjour d'une semaine en Russie depuis la fin de la saison.

Finalement que pense-t-il de la venue de son compatriote Alexei Emelin?

«J'ai eu l'occasion de jouer avec lui au sein de l'équipe nationale de la Russie et c'était un bon joueur. Est-ce que je vais le conseiller? Je vais l'aider s'il me pose des questions, mais je ne suis pas l'entraîneur», a souligné Markov qui a défendu les couleurs de la Russie aux Jeux olympiques de Turin en 2006 et à Vancouver en 2010.