Les 30 directeurs généraux auront l'embarras du choix lorsque viendra le temps de déterminer qui succédera à Ryan Miller, des Sabres de Buffalo, à titre de meilleur gardien de la LNH en 2010-2011.

Tim Thomas, Roberto Luongo, Jimmy Howard, Miikka Kiprusoff, Jonas Hiller, Pekka Rinne et Marc-André Fleury recevront sans l'ombre d'un doute des votes dans la course à l'obtention du trophée Vézina.

Carey Price en recevra également. Assez pour devenir le 13e gardien de l'histoire du Canadien à voir son nom gravé sur le socle de ce trophée? Le premier depuis José Théodore en 2002?

Difficile à dire. Mais il est clair qu'en maintenant son rythme actuel Price deviendra l'un des favoris, avec Thomas et Luongo, pour remporter cet honneur réservé 28 fois à des gardiens du Tricolore depuis 1927.

Avec ses 33 victoires, un sommet dans la LNH, ses huit jeux blancs, son efficacité de 92,4%, sa moyenne de 2,29 buts accordés par match, le fait qu'il occupe le premier rang des gardiens de la Ligue avec ses 61 parties disputées (59 départs), Price flirte avec le premier rang dans toutes les catégories de statistiques personnelles.

Carey Price est-il le meilleur gardien du circuit pour autant? Aux yeux de certains peut-être. D'autres diront: pas encore. Certains s'objecteront en scandant: pas du tout, rendant un brin futile ce débat, dont personne ne peut vraiment sortir gagnant.

Carey Price n'est peut-être pas le meilleur gardien de la LNH. Mais quand on regarde ses statistiques et surtout l'impact de ses performances sur les succès de son équipe, il est certainement le gardien le plus utile du groupe.

Et de loin!

La place pratiquement assurée du Canadien en séries éliminatoires et le fait que Montréal se soit maintenu au sein des clubs de tête en dépit des absences d'Andrei Markov, Josh Gorges et Jaroslav Spacek témoignent de l'efficacité du jeune gardien de 23 ans qui a effectué 1684 arrêts depuis le début de la saison.

Seul Cam Ward, en Caroline, a été plus occupé (1795 arrêts) alors que les Tim Thomas (1458), Roberto Luongo (1416), Pekka Rinne (1409) et Jimmy Howard (1398) ont été beaucoup moins sollicités.

Mais ce n'est pas tout: à Boston, Thomas profite d'une bien meilleure équipe que Price à Montréal. Les Bruins marquent en moyenne trois buts par partie. La défensive est solide et surtout en meilleure santé que celle du tricolore.

À Vancouver, Roberto Luongo a dû composer avec une épidémie de blessures qui a miné la brigade défensive des Canucks autant que celle du Canadien. C'est un fait. Mais les Canucks forment la plus redoutable machine offensive du circuit avec 225 buts. Deux buts de plus que les Red Wings de Detroit.

Contrairement à Luongo et Jimmy Howard (Detroit) et même à Miikka Kiprusoff à Calgary (206 buts), Price s'est fait offrir 182 buts par son équipe. Il profite donc rarement d'un coussin lui permettant de souffler un peu lors des matchs. Les rares mauvais buts qu'il accorde sont donc plus lourds de conséquences.

Dans les gardiens de tête de la LNH, seuls Pekka Rinne à Nashville (171 buts) et Martin Brodeur au New Jersey (143) doivent jouer avec les fesses plus serrées devant leur filet.

Et le Hart?

Si Price est le gardien le plus utile à son équipe, l'est-il assez pour succéder à Henrik Sedin qui a soulevé le trophée Hart l'an dernier à titre de joueur le plus utile de la LNH?

Le débat est lancé. Et ce sont les performances de Price d'ici à la fin de la saison qui lui permettront de maximiser ses chances de rejoindre José Théodore (2002), Dominik Hasek (1997-1998), Jacques Plante (1961), Al Rollins (1954), Chuck Rayner (1950) et Roy Worters (1929) au sein du groupe très restreint de gardiens ayant obtenu cet honneur.

L'opposition sera féroce cela dit. Elle viendra encore de Vancouver où les frères Sedin sont étincelants encore cette année. Elle viendra aussi de Tampa Bay par le biais de Martin St-Louis et Steven Stamkos. La blessure qui a miné la saison de Sidney Crosby et la baisse de production d'Alexander Ovechkin pourraient aider la cause du gardien du Canadien. S'il maintient le rythme d'ici à la fin de la saison.

Contrairement au trophée Vézina qui est octroyé par les 30 directeurs généraux de la LNH, le trophée Hart est le fruit d'un vote mené auprès des journalistes de la presse écrite affectés à la couverture des 30 équipes du circuit.