On attendait de la casse à Philadelphie où le Canadien et les Flyers se croisaient pour une deuxième fois en moins d'une semaine. Mais voilà: tout ce qui a cassé lundi soir est le rythme que le Canadien affichait en première période alors qu'il s'est offert une avance de 2-0. Le Tricolore a ensuite bêtement gaspillé cette avance en laissant les Flyers marquer trois buts sans riposte pour finalement s'incliner 3-2.

Pour la première fois de la saison, le Tricolore a subi la défaite en temps réglementaire après avoir amorcé la troisième période avec l'avance (9-1-1). Il a également encaissé un premier échec «à la régulière» après avoir ouvert le score (11-1-1).

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«Ce n'est pas bon», a d'ailleurs reconnu, en français, Michael Cammalleri après cette première défaite en temps réglementaire de la saison (11-1-1) encaissée par le Canadien lorsqu'il marque le premier but d'une rencontre.

«Nous sommes à notre mieux lorsque nous maintenons un bon rythme. On le faisait en première. On dansait au son d'une musique rythmée. En deuxième et troisième, la musique s'est arrêtée», a ajouté Cammalleri.

Après une période, le Canadien dominait les tirs 15-9 et avait remporté 12 des 19 mises en jeu disputées. Tout a ensuite basculé: les Flyers ont obtenu 21 tirs contre cinq en deuxième pour terminer la rencontre avec 45 tirs contre 31 pour le Tricolore. C'était la troisième fois seulement que le Canadien accordait plus de 40 tirs dans un match cette saison. Au chapitre des mises en jeu, le revirement a été plus tranchant: les Flyers ont remporté 32 des 43 dernières mises en jeu.

«On a cessé de jouer après avoir disputé une très bonne première période. Il n'y a pas d'autre explication. Les Flyers ont travaillé, ils ont foncé et nous n'avons pas réagi. Ils méritent la victoire», a analysé un Jacques Martin fort déçu après la rencontre.

Deux cadeaux des Flyers

Entraîneur-chef des Flyers, Peter Laviolette avait pris un pari risqué en misant sur Brian Boucher pour affronter le Canadien. En sept matchs face au Tricolore en carrière, Boucher ne revendiquait qu'une petite victoire et six revers. Pis encore, il affichait une efficacité médiocre de 87,7%.

Solide sur le tout premier tir de la rencontre, un tir de Michael Cammalleri qui a profité d'une échappée tout juste après la mise en jeu initiale, Boucher a donné l'impression de vouloir faire mentir ses statistiques contre Montréal.

Ce n'était qu'une impression.

Car après avoir s'en être tiré avec plus de peur que de mal en laissant filer entre ses jambières une rondelle tirée de la pointe par Roman Hamrlik, Boucher a offert un cadeau, un vrai, à Maxim Lapierre.

Tout juste entré en zone ennemie, Lapierre a décoché un tir anodin d'une cinquantaine de pieds. Boucher a figé. Complètement. La rondelle a donc glissé à sa gauche avant d'atteindre le fond du filet.

Lapierre a récidivé cinq minutes plus tard. De l'enclave, il a décoché un autre tir peu menaçant que le défenseur Andrej Meszaros a fait dévier entre les jambières de son gardien.

Price s'illustre en deuxième

Abandonné par ses coéquipiers, Carey Price s'est débattu comme il a pu en deuxième période. Mais à l'impossible, nul n'est tenu.

Les Flyers ont finalement résolu l'énigme Price sur leur 18e tir de la période médiane, leur 27e du match. Bien posté à la droite de Carey Price, Ville Leino a reçu une belle passe de Daniel Brière avant de marquer à l'aide d'un tir précis dans la lucarne du côté de la mitaine.

Les Flyers ont maintenu la pression.

Claude Giroux a eu une belle chance de niveler le score sur une échappée en fin de période, mais il a tiré directement sur Price qui avait fermé les angles. Giroux s'est bien repris en début de troisième. Oublié à la gauche du filet, le Franco-ontarien a hérité d'une rondelle que Hal Gill a tenté de dégager. Il n'a eu qu'à tirer dans une cage déserte pour inscrire son 12e but de la saison.

James Van Riemsdyk a donné les devants aux siens à la huitième minute de jeu. Les Flyers n'ont jamais été ennuyés ensuite. Carey Price a bien gardé son équipe dans le coup en réalisant des arrêts importants aux dépens de Daniel Brière et Jeff Carter.

Mais ses coéquipiers n'ont rien généré en attaque, que ce soit à forces égales ou lors des trois attaques massives qu'ils ont bousillées.