Éric Bélanger devait se rapporter aux Capitals de Washington. Il se rapportera finalement aux Coyotes de Phoenix... pour beaucoup moins d'argent.

L'attaquant québécois, qui était joueur autonome sans restriction depuis le 1er juillet, a finalement accepté une entente d'une saison pour 750 000 $ avec les Coyotes de Phoenix, mardi. Un nouveau départ pour lui, mais aussi un net recul sur le plan salarial; en juillet, les Capitals de Washington lui avaient pourtant consenti verbalement une entente d'une saison, pour 1 850 000 $. Toutefois, l'entente n'a jamais été officialisée par les Capitals, qui avaient besoin d'échanger un joueur de centre pour faire de la place à Bélanger.

Le joueur de Sherbrooke doit rejoindre sa nouvelle équipe, mercredi en Arizona, mais lui et son agent Joseph Tacopina pourraient décider de poursuivre les Capitals en justice.

Dans un courriel de Tacopina envoyé au DG des Capitals George McPhee le 26 août, dont La Presse a obtenu copie, le clan Bélanger affirme avoir été berné par la direction des Capitals, qui n'a jamais voulu confirmer l'embauche du centre québécois, mais qui lui a quand même demandé de cesser les pourparlers avec les autres équipes de la ligue. Un autre courriel des Capitals acheminé à Éric Bélanger, dont La Presse a aussi obtenu copie, l'informe qu'il doit se présenter à Washington au plus tard le 16 septembre, pour prendre part au camp d'entraînement.

«Ils nous ont bernés et ils nous ont trompés, a tonné Joseph Tacopina lors d'une entrevue téléphonique avec La Presse. Ce qu'ils ont fait à Éric est moralement atroce. Nous étudions toutes les options légales qui s'offrent à nous pour le moment. Dans cette histoire, (le DG) George McPhee n'a jamais pris la peine de négocier directement avec moi; j'ai dû négocier avec un de ses assistants pendant tout ce temps. McPhee ne m'a jamais appelé. On s'est fait avoir.»

M. Tacopina affirme que les Bélanger ont de plus dû signer un bail pour une maison dans la région de Washington, en plus d'inscrire leurs enfants à une école des environs. «Les Capitals avaient une entente verbale avec Éric, et ils devaient l'honorer, a ajouté l'agent. Ça fait depuis juillet qu'on attend. Ils nous ont dit de s'engager avec eux. J'ai mis fin à mes discussions avec d'autres équipes parce qu'on avait une entente en place avec les Capitals. Et puis, à la dernière minute, ils nous disent que ça ne tient plus. C'est n'importe quoi.»

Bélanger se rend donc à Phoenix avec moins d'argent en poche, mais la conclusion à cette folle histoire est tout de même heureuse, assure Joseph Tacopina.

«On avait une offre d'un million de dollars pour une saison (mardi matin) avec un autre club, mais on a choisi les Coyotes parce que c'est là qu'Éric va pouvoir prouver sa véritable valeur. Les Coyotes nous ont dit qu'Éric allait avoir la chance de devenir leur premier joueur de centre. Il n'y a rien de certain, évidemment, mais là-bas, Éric va avoir l'opportunité de connaître une grosse saison.»

Autre point d'importance: la direction des Coyotes a déjà fait savoir à l'attaquant québécois qu'elle allait vouloir discuter d'une prolongation de contrat à compter du mois de janvier. «Pour le moment, ce n'est peut-être pas la meilleure décision au plan financier, mais à long terme, ça va rapporter», estime M. Tacopina.

Éric Bélanger en sera à sa sixième équipe dans la LNH, après avoir commencé sa carrière en 2000-01 dans l'uniforme des Kings de Los Angeles. La saison dernière, il avait récolté  41 points en 77 rencontres avec le Wild du Minnesota et les Capitals de Washington.