Le président du conseil d'administration du Canadien de Montréal, Geoff Molson, s'est dit satisfait mercredi des profits tirés de la participation de l'équipe à trois rondes des séries éliminatoires, ce qui n'empêchera pas le club d'augmenter le prix des billets l'an prochain.

Les hausses s'élèveront à environ trois pour cent pour 80 pour cent des sièges du Centre Bell et seront plus élevées pour le reste des billets, a précisé le président du Canadien, Pierre Boivin, en marge d'un discours prononcé par M. Molson à la tribune de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

M. Boivin a indiqué que les 500 sièges à 10 $ pour les jeunes et les quelque 5000 autres à moins de 35 $ n'allaient pas être visés par les augmentations.

En conférence de presse, Geoff Molson n'a pas voulu chiffrer l'ampleur des profits supplémentaires engrangés par le Canadien en raison des succès du club pendant les séries, qui oscilleraient entre deux et trois millions de dollars par match à domicile, selon des experts. L'équipe a joué 19 matchs éliminatoires cette année, dont sept à domicile, contre seulement quatre en tout l'an dernier.

«Cette année, on a été chanceux: on a réussi à atteindre un niveau extraordinaire et on est très contents avec les profits qui viennent avec», a déclaré M. Molson, qui dit avoir vécu un «printemps magique».

«Il y avait des moments où j'avais peur de perdre, il y avait des moments où j'étais tellement content d'avoir gagné, a-t-il raconté. C'est vraiment un 'roller coaster ride» qui était incroyable. L'équipe a prouvé aux fans qu'elle était capable. (...) C'était vraiment le fun de croire que c'était possible (de remporter la coupe Stanley).»

Pierre Boivin a lui aussi rêvé au saint Graal, bien sûr, faisant remarquer qu'aucun des membres de la direction actuelle du Canadien, sauf Kirk Muller, avait vécu la consécration de 1993.

«Quand vous arrivez en demi-finale et que vous perdez, c'est comme d'avoir un suçon dans la bouche et de se le faire enlever brusquement, a-t-il souligné. Nous voulons le ravoir et maintenant nous savons que nous pouvons y parvenir.»

Changements?

Geoff Molson s'est montré circonspect dans ses commentaires sur les opérations hockey, sauf pour dire que Jaroslav Halak et Carey Price étaient tous deux d'«excellents gardiens de but».

M. Boivin s'est fait un peu plus volubile et à l'entendre, tout indique que le portrait de l'équipe ne changera pas trop pendant l'été.

«Vous ne démantelez pas quelque chose que vous venez d'assembler et dont vous êtes fier», a-t-il affirmé, en précisant que l'équipe disposait d'un «noyau solide».

Le président a toutefois reconnu qu'il restait encore «beaucoup de travail à faire» pour faire en sorte que le club soit compétitif chaque année.

«Je dirais que les quatre coins sont faits, a-t-il illustré. Il y a même une bonne bordure partout, (mais) on a quelques trous encore.»

Quant à la perspective du retour d'un club de la Ligue nationale de hockey (LNH) à Québec, Geoff Molson n'a pas voulu se prononcer pour ou contre, se contentant d'évoquer avec nostalgie la rivalité qui existait dans les années 1980 entre le Canadien et les Nordiques. Pierre Boivin s'est déjà dit en faveur d'une équipe de la LNH à Québec.