François Beauchemin n'a qu'un but et huit passes à ses 38 derniers matchs. Il en compte cinq à sa fiche après 71 rencontres en plus de traîner un lourd différentiel de moins-14.

Le vétéran défenseur a esquissé un sourire lorsque La Presse lui a demandé de commenter ces statistiques.

De fait, Beauchemin était pas mal plus inquiet par les plans de son petit bonhomme Samuel qui jouait autour du monticule de neige créé par la «Zamboni» que par ses statistiques personnelles.

«Cinq buts ce n'est pas assez. J'ai quand même 25 points, mais comme on ne marque pas beaucoup à cinq contre cinq et qu'on a connu un bien mauvais début de saison, j'ai n'ai jamais pu prendre le dessus sur les plus et les moins», a lancé le défenseur qui s'est trouvé d'autres sources de satisfaction.

«Avec tous les changements apportés cette année et le début de saison vraiment difficile qu'on a connu, on profite des dernières semaines pour bâtir. Et avec des gars comme Phil Kessel, comme Dion Phaneuf, avec l'arrivée de «Giggy» (Jean-Sébastien Giguère) on rebâtit sur du solide», a lancé avec conviction le défenseur.

Beauchemin complète d'ailleurs un duo de choc avec Phaneuf depuis qu'il s'est amené à Toronto.

«On joue beaucoup, presque toujours contre le gros trio de l'autre côté. J'ai passé près de 30 minutes (29:31) sur la patinoire contre les Devils hier. Je joue en moyenne 25 minutes (25:24) par partie. Ce sont des défis stimulants.

On repart à la base cette année. Les chiffres ne comptent plus. Il faut bien jouer et apprendre à gagner. L'an prochain on récoltera», plaidait Beauchemin qui apprécie beaucoup la complicité de Phaneuf.

S'il affiche un air sévère et qu'il semble renfermé lorsqu'il sillonne la patinoire en quête d'une grosse mise en échec à asséner, Dion Phaneuf est un hockeyeur beaucoup plus enjoué qu'il ne le laisse transparaitre assure son partenaire de jeu.

«Il parle tout le temps. Dans le vestiaire, sur le banc, sur la glace. Il encourage tout le temps, il a toujours quelque chose à dire. C'est vraiment un gars qui met de l'entrain autant par son jeu que par son attitude.»

Les Maple Leafs ont donné beaucoup pour obtenir Phaneuf. Ils ont laissé partir Niklas Hagman, Matt Stajan, Jamal Myers et Ian White.

Ils ont aussi obtenu, avec Phaneuf, l'attaquant suédois Fredrik Sjostrom et le jeune défenseur d'avenir Keith Aulie.

«Mais on a obtenu un pilier à la défensive. On a aussi beaucoup donné pour obtenir Phil Kessel des Bruins de Boston. Mais regarde-le aller. Il est notre meilleur marqueur avec 27 buts et 50 points en 59 matchs. On a donné deux choix de première ronde pour lui. Mais que deviendront ces choix? Personne ne le sait. Dans le cas de Kessel, on voit déjà le joueur qu'il est à 22 ans. On sait surtout qu'il va nous donner entre 30 et 40 buts pendant bien des années.»