Il paraît qu'il n'y a jamais de match plus important que le prochain. C'est d'autant plus vrai à la veille de celui que s'apprêtent à se livrer le Canadien et les Bruins de Boston.

À cette occasion, les hommes de Jacques Martin pourraient inscrire leur plus longue série victorieuse de l'année avec un cinquième gain consécutif, samedi.

À la fin janvier, ils ont vu les Sénateurs d'Ottawa se détacher du peloton grâce à une longue série de victoires. Et ils rêvent depuis d'une séquence semblable qui les sortiraient du mode survie.

«Quand tu t'engages dans une séquence victorieuse, tu peux te mettre à grimper les échelons assez vite, rappelle Benoit Pouliot.

«Déjà, on a amélioré notre position depuis la pause olympique. On peut regarder en avant de nous au lieu de regarder derrière.»

Une cinquième victoire de suite permettrait au Tricolore de prendre quatre points s'avance sur les Bruins au septième rang de l'Est, même s'il a joué trois matchs de plus que ceux-ci.

Mais pour y arriver, il devra battre à nouveau l'équipe qu'il a dominée 4-1 à Boston, il y a moins de deux semaines.

«Les Bruins seront sûrement à la recherche d'une certaine rédemption, mais il ne faut pas oublier qu'ils nous ont battus à leur dernière visite à Montréal», a noté Glen Metropolit, qui réserve toujours ses meilleures soirées offensives pour les Bruins.

«On sait que ce sera un match difficile, d'autant plus que les équipes jouent toujours mieux lorsqu'elles perdent leurs meilleurs joueurs.»

Metropolit faisait bien sûr référence à Marc Savard, tombé au combat à la suite d'une mise en échec controversée de Matt Cooke.

Les Bruins ont varlopé les Flyers 5-1, jeudi à Philadelphie, et risquent d'avoir le couteau entre les dents. Un coussin fragile Il reste à peine 13 matchs et moins d'un mois à la saison régulière du Canadien.

S'il veut s'assurer une participation aux séries, il doit viser le chiffre plus ou moins magique de 90 points. L'équivalent de huit victoires.

On comprend qu'il ne peut y avoir de meilleur moment pour que le CH connaisse... ses meilleurs moments!

«On veut arriver en séries éliminatoires avec un bon élan et cette séquence victorieuse constitue le premier pas», explique Travis Moen.

Depuis la pause olympique, le Canadien s'est doté d'une toute petite marge de manoeuvre. Car même si ses poursuivants remportaient tous les matchs qu'ils ont en main sur lui, il ne pourrait glisser plus bas que le huitième rang.

Or, ce coussin est éminemment fragile. Et vous pouvez être certains que dans la dernière ligne droite du calendrier, les adversaires chercheront à bousculer les «petits» Canadiens jusqu'à ce qu'ils les délogent de là.

D'ailleurs, après avoir perdu quatre des cinq matchs face au Tricolore cette saison, les Bruins voudront peut-être ressortir la carte de la robustesse comme ils le faisaient si souvent autrefois.

On le saura bien assez vite.

Le CH résiste à l'intimidation

La myopie peut être très elle utile aux joueurs de hockey. Car ceux-ci on avantage à voir très clairement l'objectif qui est tout juste devant eux, mais ils ne doivent pas se préoccuper de ce qui est trop éloigné.

Nous le ferons pour eux!

Après avoir affronté les Bruins samedi, ce sera les Rangers, mardi au Madison Square Garden - là où le Canadien s'était fait joyeusement tabasser en janvier.

Une autre visite à Philadelphie ainsi que deux affrontements contre les Leafs de Toronto sont également prévus dans les 13 dernières rencontres de la saison.

Bref, une fin de saison intense... et assurément robuste.

«Je ne pense pas que l'on soit vulnérables», juge le défenseur Ryan O'Byrne à propos de l'intimidation dont l'équipe pourrait être victime.

«On a des joueurs qui, sans laisser tomber les gants, n'ont pas peur de se salir le nez. De temps à autre, des équipes vont essayer de jouer dur et de déconcentrer nos joueurs. À San Jose, par exemple, les Sharks ont tenté d'intimider Tomas Plekanec.

«Sauf qu'on a appris de nos leçons. Et un gars comme Plekanec n'a pas eu peur de regarder Joe Thornton dans les yeux et de lui dire qu'il était prêt à en découdre avec lui.»

L'entraîneur Jacques Martin est sensiblement du même avis.

«L'intimidation n'a pas été un facteur dans nos matchs car on y répond bien», a répondu Martin.

Sauf qu'à mesure que les clichés «match de séries» et «match de quatre points» seront répétés, le Canadien aura à y répondre de plus en plus souvent.