Sergei Kostitsyn a bougonné en début de saison. Il ne voulait pas aller à Hamilton, il jugeait qu'on ne lui donnait pas l'opportunité qu'il méritait.

«J'ai ma chance, donc je joue», a lancé Sergei au terme de son meilleur match offensif de la saison.

«Cammalleri est blessé et Andrei est blessé. C'est une excellente occasion pour moi.»

Plusieurs se demanderont quelle mouche avait piqué Sergei Kostitsyn pour qu'il offre une telle performance.

Chose certaine, ce n'est pas Jacques Martin qui est allé le voir avant le match pour lui livrer un message précis.

«Je sais ce que j'ai à faire», a affirmé Sergei avec assurance.

Et il l'a tout. Tout son trio l'a fait!

L'unité qu'il composait avec Tomas Plekanec et Benoit Pouliot a été la meilleure du Canadien.

Non seulement ces trois-là ont-ils produit deux des trois buts, mais ils ont accompli tout un boulot défensivement.

«Ils ont blanchi le trio des Sedin et Alex Burrows, a souligné Jacques Martin. Ça a été un élément-clé de la rencontre.»

«J'ai joué contre les Canucks à quelques reprises lorsque j'étais au Minnesota et je sais à quel point ça peut être une formation difficile à affronter», a renchéri Pouliot, auteur de deux mentions d'aide.

«Tu dois toujours avoir les Sedin à l'oeil. Heureusement, notre gardien a connu une énorme performance.

«Mais on ne pourra pas toujours donner autant de tirs», a concédé Pouliot en faisant référence aux 47 lancers dirigés vers Halak.

Une chimie Lapierre-Darche

Kostitsyn a certes marqué un beau but en première, mais les deux autres ont été le fruit d'une présence du Canadien devant le filet de Roberto Luongo.

«Ce n'était pas de beaux buts, mais ce sont des buts dont tu as besoin», a souligné Martin.

Sur celui de Maxim Lapierre, Mathieu Darche a bien contrôlé la rondelle alors que Ben Maxwell était devant le filet au moment où Lapierre a profité du retour.

La complicité entre Lapierre et Darche est palpable.

«On pratique le même style que celui que j'avais l'an dernier avec Tom Kostopoulos et Guillaume Latendresse», a mentionné le jeune joueur de centre.

«On ralentit le jeu, on protège la rondelle dans les coins de patinoire et nos chances partent souvent de nulle part.»

Le parallèle est d'autant plus intéressant que ce duo - plus souvent qu'autrement complété par Marc-André Bergeron - a su faire mardi ce que Kostopoulos et consorts faisaient si bien l'an dernier: passer du temps en zone adverse.

Jacques Martin n'a pas manqué de le souligner après le match.

La contribution de tous

Michael Cammalleri n'est pas le premier joueur important à se blesser cette saison. Mais lors des blessures précédentes, le Tricolore pouvait toujours se dire qu'il lui restait du temps.

Il en reste moins maintenant.

En ce sens, le match d'mardi amorce donc une toute nouvelle tranche de la saison du Canadien.

«C'est vrai qu'il n'y a plus beaucoup de matchs à disputer, a reconnu Lapierre. De plus, le classement est excessivement serré.

«Sans notre meilleur buteur, il faut que tout le monde apporte sa contribution, et c'est ce qui s'est produit ce soir.»