Pour la première fois cette saison, le vestiaire du Canadien était désert et il y flottait le poids pesant d'une raclée fraichement encaissée après le revers cuisant de 7-1 encaissé aux mains des Canucks.

«Ça me rappelle un peu notre voyage dans l'Ouest canadien l'an dernier», a commenté Carey Price qui espérait une bien meilleure sortie à son premier départ à Vancouver, sous les yeux de plusieurs dizaines de parents et d'amis.Mais en dépit des sept buts qu'il a accordés, Carey Price pouvait profiter du soutien de ses coéquipiers. Un soutien qu'il aurait peut-être été préférable de fournir un peu plus tôt sur la patinoire cela dit.

«Nous avons abandonné Carey lors des deux premiers matchs et il nous a sauvés en nous permettant de remporter les deux parties en prolongation. Il n'a rien à se reprocher ce soir», a lancé Mike Cammalleri.

Jacques Martin s'est aussi porté à la défense de son gardien. «Nous ne lui avons offert aucune protection. Les occasions de marquer contre lui étaient de première qualité.»

Nouveau-venu avec le Canadien, Cammalleri n'a pas eu à composer avec ces défaites amères qui se sont répétées en deuxième moitié de saison l'an dernier.

Il est donc venu faire face à la musique et aux journalistes.

«Il n'y a pas d'excuse à offrir. Nous n'avons pas été assez bons ce soir. Nous n'avons pas travaillé. Pas offert l'effort qui était nécessaire pour rivaliser avec cette équipe qui a fait exactement ce qu'on attendait d'elle: sortir avec force pour stopper une séquence de trois revers de suite. Nous n'avons pas répondu», a admis candidement Cammalleri.

L'attaquant n'a pas chercher à noyer le revers dans une série de points positifs.

«Le seul point positif c'est qu'on peut difficilement faire pire et surtout qu'on aura vite la chance de se reprendre alors qu'on joue samedi contre Edmonton.»

Mais d'ici ce match, Cammalleri et ses coéquipiers pourraient payer un fort prix à leur manque d'effort affiché contre les Canucks. Car avec une trêve de deux jours avant de croiser les Oilers, Jacques Martin pourrait être tenté de sortir le fouet ce matin, au GM Place, où le Canadien s'entraînera avant de mettre le cap sur la capitale albertaine.

S'il tel devait être le cas, Cammalleri comprendrait.

«Il est possible d'accepter une défaite comme celle encaissée hier (mardi) à Calgary. Une défaite attribuable à des erreurs dans le cadre d'un match au cours duquel on s'est présenté. Mais un match comme ce soir, personne ne peut l'accepter. Notre niveau d'implication a été nul et c'est inacceptable. Il reste beaucoup de travail à faire, nous le disons depuis le début du camp. Nous demeurons une équipe rebâtie qui a besoin de temps pour permettre à tout le monde de comprendre le système et de se comprendre entre nous.»

Dans le vestiaire des Canucks, Steve Bernier affichait bien sûr une attitude tout à l'opposée.

«Notre vitesse a fait une grande différence ce soir. On semblait en mesure de tirer profit de chacune de leurs erreurs. Cette victoire fait du bien, parce qu'elle va calmer un peu tout le monde. On ne jouait pas si mal que ça. Même qu'on avait nos chances en attaque sauf qu'on n'arrivait pas à en profiter. Ce soir on l'a fait et en plus, on était beaucoup plus efficace en défensive au lieu de placer «Lou» dans toutes sortes de mauvaises situations.»