René Angélil, le gérant et mari de la chanteuse Céline Dion, croit que le Canadien de Montréal doit retrouver son lustre légendaire.

M. Angélil, qui fait partie d'un consortium qui a déposé une offre d'achat pour le club de hockey, a déclaré mercredi que la Sainte-Flanelle n'inspire plus la même fierté qu'auparavant.

Selon lui, l'énergie qui animait l'équipe n'est plus la même depuis que le Canadien a remporté sa dernière Coupe Stanley, en 1993.

«Quand je pense au Canadien des années 1993 et moins, c'est plutôt là que je vibre», a-t-il dit.

M. Angélil n'a pas voulu dire ce qu'il ferait exactement avec le club, si l'offre du consortium dont il fait partie est retenue par le propriétaire, George Gillett.

«Ce n'est pas un vote, on n'a pas à donner toutes nos opinions, a-t-il dit. Si on a la chance un jour d'être propriétaires du Canadien, vous allez connaître nos pensées, nos idées.»

Lors d'un point de presse suivant la cérémonie où il a été décoré de l'Ordre du Québec, à l'Assemblée nationale, M. Angélil a affirmé que tous les consortiums québécois intéressés à investir dans le club ont le même idéal, soit essayer d'améliorer le niveau de l'équipe et susciter la fierté des Québécois.

M. Angélil a évoqué le souvenir des grands joueurs du club, dont Maurice Richard, Jean Béliveau, Guy Lafleur et Patrick Roy, pour constater que le niveau de fierté des Québécois n'est plus le même qu'à l'époque où ils faisaient partie de l'équipe.

«Il me semble qu'après ça, ce n'est pas le même niveau de fierté, a-t-il dit. Et le but, pas seulement de notre équipe mais des deux autres équipes québécoises, je pense, c'est de ramener ça, que le Canadien appartienne à tous les Québécois.»

M. Angélil, par l'intermédiaire de son entreprise Productions Feeling, fait partie d'un consortium où les deux autres partenaires sont Quebecor Media et le Fonds de solidarité de la Fédération des travailleurs du Québec.

En marge de la même cérémonie, le président et chef de la direction de Quebecor, Pierre-Karl Péladeau, s'est montré moins réservé quant à ses plans pour le Canadien.

M. Péladeau a affirmé qu'une participation financière dans le club de hockey s'inscrirait dans la stratégie de convergence de sa filiale Quebecor Media.

«Le succès de Quebecor Media est basé sur la convergence, soit de pouvoir proposer le meilleur contenu au plus grand nombre de plates-formes de distribution et de canaux de distribution, a-t-il dit. (...) C'est sûr que le Canadien, ça constitue une ancre, un élément déterminant pour pouvoir faire en sorte d'attirer l'intérêt de la population.»

Après avoir souligné que le club de hockey était un symbole de l'affirmation nationale des Québécois, M. Péladeau a insisté sur le fait que la Caisse de dépôt et placement, une société d'État, est un investisseur important dans sa filiale Quebecor Media.

L'homme d'affaires a espéré que cette dimension «nationale» pourra jouer en faveur de l'offre de son consortium pour le Canadien.

«Le fait d'être associé à la Caisse de dépôt, donc cette proposition représente tous les Québécois aussi ... et les Québécoises, a-t-il dit. Est-ce qu'éventuellement, ça pourrait être pris en considération par le vendeur? Bien on l'espère parce qu'il s'agit ici de quelque chose de particulier, de spécifique et de symbolique, qui représente autant l'histoire que l'affirmation.»

M. Péladeau a dit qu'il espérait avoir une réponse à l'offre de son consortium au cours des prochains jours.