«Hockeytown» n'est pas l'ombre d'elle-même ce printemps. Detroit ne vibre pas au rythme des Red Wings, l'engouement n'y est pas.

Il faut dire que le hockey vient loin dans les préoccupations de la population de la ville et des environs, en raison de la crise qui sévit dans l'industrie de l'automobile. Les géants vacillent, l'inquiétude est palpable. Les pertes d'emplois se comptabilisent par milliers, le centre-ville se déserte, le secteur immobilier s'écroule. Des gens doivent déménager, des résidences se vendent à des prix ridiculement bas.

Dans ce contexte très difficile, les succès des Red Wings encore cette année s'avèrent comme un baume sur de graves blessures qui vont mettre du temps à se cicatriser.

«J'ai dit à Kenny Holland (directeur général des Wings) avant la fin de la série contre les Ducks d'Anaheim combien j'estimais important pour la ville de Detroit et l'état du Michigan qu'on se rende loin en séries éliminatoires, a commenté l'entraîneur Mike Babcock. Je connais plusieurs familles qui ont perdu leurs emplois et leurs maisons.

«Mes enfants sont des sportifs, et il y a au moins deux ou trois familles dans chacune de leurs équipes qui se retrouvent sans travail, a-t-il poursuivi. Et je ne parle pas que d'emplois banals. Il y a des ingénieurs qui étaient à l'emploi de la même entreprise depuis 20 ans qui perdent tout. Nous connaissons une famille qui a dû déménager en fin de semaine. C'est comme ça partout au Michigan.

«Les gens ne peuvent pas se permettre de venir assister à nos matchs, mais ils nous suivent de chez eux devant leur téléviseur. On va essayer de faire notre part afin de les égayer quelque peu.»