Rob Scuderi, ça vous dit quelque chose? S'il n'a pas la notoriété de ses coéquipiers Sidney Crosby et Evgeni Malkin, Scuderi se veut un joueur important dans la série qui oppose les Penguins de Pittsburgh aux Capitals de Washington. Le défenseur des Penguins a la responsabilité de neutraliser Alexander Ovechkin avec la complicité de son partenaire Hal Gill.

«J'adore ce défi, disait Scuderi avant la présentation du quatrième match. Ce n'est pas facile d'affronter Ovechkin. Un bon positionnement est très important, ce qui ne l'empêchera pas d'avoir des occasions de marquer.

«Il n'y a pas de façon de l'arrêter complètement, ajoute-t-il. Si on se tient trop près de la ligne bleue, il risque de nous déjouer. Si on recule trop, son tir pourra surprendre le gardien.»

Ovechkin a réussi cinq buts dans les trois premiers matchs de la série. Scuderi était sur la patinoire pour quatre d'entre eux.

«Le neutraliser est d'autant plus compliqué qu'il semble varier ses entrées de zone à l'infini, fait valoir le numéro 4 des Penguins. Il n'a pas de jeux préférés. C'est pourquoi il ne faut pas avoir d'idée préconçue. Il faut se présenter sur la glace sans chercher à deviner ce qu'il va tenter.»

Un long bâton

Maxime Talbot connaît bien Scuderi. Ils sont coéquipiers depuis l'année du lock-out. Cette saison, ils sont même cochambreurs.

«Ça fait cinq ans qu'on fait partie de la même équipe. À Wilkes-Barre et maintenant à Pittsburgh, raconte Talbot. Ici, il a de grandes responsabilités. Il est toujours opposé au meilleur trio de l'adversaire.»

Scuderi utilise un très long bâton, ce que Talbot trouve bien amusant.

«Son hockey est beaucoup trop long pour lui. Mais c'est un avantage pour soutirer la rondelle à un rival. Gill (six pieds sept pouces) et Scuderi ont tellement de longs bâtons qu'ils peuvent se mettre dos à dos et toucher les bandes», dit Talbot en exagérant un peu.

Selon Talbot, Scuderi réussit toujours sa première passe. Son rendement est également constant d'un match à l'autre.

«Il patine bien même si ce n'est pas très élégant, dit-il avec le sourire. Mais ce qu'on apprécie, c'est sa constance. Il n'a jamais de mauvais match. On peut toujours compter sur lui. À un contre un, il est impossible à déjouer. C'est frustrant durant les pratiques.»

Joueur autonome

Scuderi, 30 ans, est né à Syosset, dans l'État de New York. Il a joué quatre saisons à Boston College et a été le cinquième choix des Penguins et le 134e joueur repêché en 1998. Il a fait ses classes dans la Ligue américaine à Wilkes-Barre avant d'être titularisé à Pittsburgh en 2006-2007. Le 1er juillet, il deviendra joueur autonome sans compensation.

«Je pense bien que l'équipe va vouloir le garder, dit Talbot. Je sais qu'il aimerait bien rester. Il a deux jeunes enfants et il adore Pittsburgh.

«Je ne crois pas qu'il va demander la lune. Ce n'est pas son style.»