Loin d'être préoccupé par les discussions ayant trait à une possible morsure et à d'éventuelles suspensions, Alexander Ovechkin s'est présenté dans le vestiaire du centre d'entraînement des Capitals de Washington, lundi, avec le maillot d'un club de soccer italien sur le dos et son habituel sourire béat au visage.

Une journée avant que les Caps et les Rangers de New York ne s'affrontent dans le septième match de leur série du premier tour, le joueur par excellence en titre de la LNH s'est accordé un repos, profitant du fait que l'entraîneur Bruce Boudreau avait décrété que l'entraînement serait optionnel.

«Eh bien, vous savez, le dernier match était le plus important de l'année - à ce moment-là, a déclaré Ovechkin. Mais maintenant, le prochain match est le plus important de l'année pour nous.»

Ovechkin a laissé à ses coéquipiers et adversaires le soin d'analyser les différents sujets de dispute entre les deux équipes au moment d'aborder le match ultime d'une série qui ne manque pas d'intrigue.

Par exemple: le défenseur des Caps Shaone Morrisonn a-t-il mordu le bras droit de l'attaquant des Rangers Brandon Dubinsky au cours d'une mêlée lors du sixième match? Dubinsky a reçu une injection et a pris des antibiotiques par mesure de précaution; à l'entraînement, lundi, il a défait son pansement pour révéler son poignet rougi aux journalistes.

«La dernière fois que j'ai vu ça, c'est quand Mike Tyson a mordu Evander Holyfield», a dit Dubinsky, ajoutant qu'il était «à 100 pour cent certain» que Morrisonn était le coupable.

La version de Morrisonn?

«Je ne sais pas quoi dire. Ce n'est pas ce qui est arrivé, a-t-il dit. Je n'ai pas fait ça.»

Boudreau a lui aussi ajouté son grain de sel.

«Ça me fâche tellement quand j'entends ça. Shaone ne sait pas de quoi il parle, et moi non plus. J'ai regardé le jeu de tous les angles possibles et je n'ai absolument rien vu.»

Morrisonn n'a pas été suspendu par la LNH, mais la ligue a quand même décerné sa deuxième sanction de la série: le dur à cuire des Caps Donald Brashear a été chassé pour six matchs pour deux fautes, une avant et une durant la victoire de 5-3 des Capitals, dimanche.

Le gros de sa punition, cinq matchs, découle de sa mise en échec tardive aux dépens de Blair Betts. Les deux joueurs rateront le septième match, Betts ayant subi une fracture à l'os orbital de l'oeil.

Le tout survient après que la ligue eut obligé l'entraîneur des Rangers John Tortorella à rater le sixième match à cause de sa crise du cinquième affrontement. À la suite de cet incident avec des amateurs, les Capitals placeront plus d'agents de sécurité autour du banc des visiteurs et tenteront de répondre aux plaintes des Rangers en corrigeant la disposition des baies vitrées qui séparent le banc des visiteurs des gradins.

Tortorella a reconnu, lundi, que son équipe s'était montrée «un peu tendue à certains moments».

Ce qui nous amène à poser la question: qui ressent davantage la pression? Les Capitals, qui ont retrouvé le statut de favoris maintenant qu'ils ont égalé la série et disputeront le match ultime chez eux? Ou les Rangers, parce qu'ils ont pris des avances de 2-0 et 3-1 dans la série avant d'être malmenés dans les cinquième et sixième matchs?

«On en fait trop de cas de la pression - on cherche trop à dire qu'elle est plus sur l'un que sur l'autre. À ce stade-ci, ça ne veut plus rien dire, a souligné l'attaquant des Rangers Scott Gomez. C'est un match, et épargnez-moi toutes les autres balivernes. C'est le septième match. La pression est sur tout le monde.»