Il y a des phrases qui commencent à émerger et qui sonnent comme des bilans de fin de saison.

«Ça a été une année difficile - et j'en ai eu quelques-unes», a laissé tomber Bob Gainey mardi midi.

«J'aurais de la misère à la placer sur une échelle de 1 à 10. Peut-être devrais-je demander à David Letterman de me donner un coup de main...»

Non, Gainey n'a pas perdu son sens de l'humour.

Mais plus encore qu'au célèbre animateur de télé américain, c'est à la loi de Murphy que Gainey devrait s'en remettre.

Car à peu près tout ce qui pouvait aller mal cette année est allé mal.

Et ça se poursuit depuis les derniers jours du calendrier régulier avec les nombreuses blessures à des joueurs-clé.

«On était au coeur d'une séquence victorieuse en fin de saison et l'on a perdu deux joueurs importants dans la dernière semaine de la campagne, a rappelé l'entraîneur.

«Que cela se passe en une aussi courte période, ça met en relief les difficultés qu'on a eues.»

Ce qui a sauté aux yeux, lundi soir, c'est que les trois principales acquisitions de Gainey dans les derniers mois - Robert Lang, Alex Tanguay et Mathieu Schneider - n'étaient pas en mesure d'aider l'équipe au moment où celle-ci lutte pour sa survie.

«Ce n'est pas optimal mais c'est la réalité, a reconnu Gainey. Mais si l'on pense trop aux joueurs qui ne sont pas en mesure de nous aider en ce moment, ce ne sera pas du temps bien utilisé.»

Pas de trace de Tanguay et Schneider

Alors qui sont ceux qui peuvent aider le Tricolore à sauver son honneur, mercredi soir?

Parmi eux il y a Tomas Plekanec, Mike Komisarek, les frères Kostitsyn, Yannick Weber, Gregory Stewart, Matt D'Agostini ainsi que les gardiens Carey Price et Jaroslav Halak.

Ce sont les neuf joueurs qui ont pris part à une séance d'entraînement facultative, mardi midi au Complexe Sportif Bell.

Un Complexe Sportif où la fièvre des séries avait drôlement baissé puisqu'à peine quelques dizaines de partisans s'étaient déplacés pour les voir à l'oeuvre.

Andrei Markov et Robert Lang ont patiné tout juste avant sous la supervision de Scott Livingston, le responsable du conditionnement physique chez le Canadien.

Les grimaces que faisait le défenseur russe en pleine accélération n'avaient rien de rassurant. Mais en gagnant mercredi, non seulement le Canadien s'épargnerait l'odieux d'un balayage, il donnerait aussi à son quart-arrière quelques jours de plus pour se remettre d'équerre.

Ce n'est pas négligeable.

Nulle trace par ailleurs de Tanguay ou Schneider, dont la disponibilité en vue du match de demain est compromise. Le Tricolore n'avait aucune nouvelle fraîche à donner à leur sujet.

Mais Gainey balaie du revers de la main l'idée que certains joueurs - dont Tanguay, Schneider et Bouillon - ne veuillent plus s'exposer aux risques alors qu'ils sont à une défaite près de l'autonomie.

«Les joueurs sont sous contrat aujourd'hui. Si un joueur est en santé, il va jouer. Il n'attendra pas une journée de plus avant de revenir et ne reviendra pas une journée plus tôt.»

«C'est une belle situation»

En attendant, les autres joueurs en uniforme sont confrontés à une tâche dont l'ampleur ne fait aucun doute.

On serait tenté de vous dire que même le Coyote aurait plus de chances de rattraper le Road Runner.

Pourtant, Maxim Lapierre réitère que ce n'est pas fini, ce n'est qu'un début.

«C'est une belle situation, c'est faisable «, a dit Lapierre le plus sérieusement du monde.

«Il n'y a aucune série où il peut y avoir autant de magie que celle-ci. C'est la série parfaite pour revenir d'un déficit de 0-3.»

Son entraîneur a ajouté que l'objectif immédiat était de prouver que l'équipe peut rester en vie.

«Si l'on remporte un match, alors on jouera samedi en ayant dans notre mire de jouer mardi prochain, a noté Gainey.

«On n'a pas le choix d'y aller par petits pas.»

C'est un refrain déjà entendu, direz-vous.

Mais quand il ne reste qu'une corde à ta guitare, ça se peut que les chansons se ressemblent.