C'est un Claude Julien fier et heureux qui reviendra à Montréal diriger l'équipe de l'Association de l'Est dans le cadre du match des Étoiles qui sera présenté le 25 janvier.

Pas question toutefois de se servir de l'honneur qui lui sera réservé pour venger son congédiement survenu en 2005-2006 après un règne de 159 matchs à la barre du Tricolore.

«Me venger de quoi ?» a d'ailleurs demandé Julien lors d'un entretien en après-midi, hier.

«Le Canadien a pris une direction différente lorsque Bob Gainey a décidé de mettre Guy (Carbonneau) à ma place. Ce n'est jamais plaisant de perdre son emploi, mais c'était son plein droit. Je dois au Canadien le privilège d'avoir fait le saut dans la LNH et d'y être encore aujourd'hui. Je vais me rendre à Montréal avec plaisir, pour avoir du plaisir», a simplement ajouté Julien, qui entend même laisser à Guy Carbonneau la pleine possession de son bureau et de la chaise réservée à l'entraîneur-chef du Tricolore.

«C'est le bureau à Guy maintenant et je vais le lui laisser. On passe tellement de temps derrière ce bureau à regarder les tableaux, les statistiques, à penser et à élaborer des plans que je ne vais pas aller déranger ses affaires. Le divan sera bien assez confortable. De toute façon, je ne crois pas qu'on va se creuser la tête bien longtemps sur la composition des trios et les stratégies à adopter.»

Meilleur début en 80 ans

La sélection de Julien à titre l'entraîneur-chef de l'équipe de l'Association de l'Est couronne le meilleur début de saison des Bruins depuis 1929-1930.

«Tu ne récoltes pas 66 points en première moitié de saison - les Bruins ont une fiche de 31-7-4 après 42 matchs - tout seul. Ça prend de bons joueurs qui jouent bien, de bons adjoints, une bonne organisation. Et c'est cette organisation que je représenterai à Montréal, même si je n pourrai partager cet honneur avec mes adjoints», a tenu à préciser Julien.

Comment l'entraîneur-chef des Bruins explique-t-il les succès de sa formation?

«L'équilibre est notre meilleur atout. Nous sommes au sommet de la LNH au chapitre des buts marqués et des buts accordés. Nous avons un heureux mélange de vétérans et de jeunes, deux excellents gardiens, nous avons un bon système que les gars respectent et surtout, nous jouons en équipe.»

Relance de Ryder

Mais au-delà de ces beaux principes, Julien ne peut nier qu'il a eu la main heureuse.

Après avoir fait de la relance de Marc Savard son défi personnel l'an dernier, un défi qu'il a relevé avec brio, Julien est en train de répéter le même exploit avec Michael Ryder cette année.

De paria qu'il était l'an dernier à Montréal, Ryder s'illustre cette année avec ses 17 buts et 31 points en 42 matchs, mais surtout avec sa fiche de " 21.

Des statistiques qui font sourire à Boston. À commencer par le principal intéressé. «J'ai retrouvé du plaisir à jouer au hockey», a d'ailleurs commenté Ryder sur le site internet des Bruins, hier, en parlant de la première moitié de saison.

«Michael a retrouvé la main, a dit Julien. Il était perdu en début de saison et nous lui avons trouvé des compagnons de jeu qui lui vont bien en David Krejci et Blake Wheeler. Je le connais depuis qu'il est dans les rangs juniors et il n'a pas changé. Il a besoin de se sentir appuyé pour réussir. Tu peux lui pousser dans le dos autant que tu voudras, mais il doit sentir que tu es derrière lui. Il suffisait de lui permettre de retrouver sa confiance. Le reste du travail, c'est lui qui l'a accompli.»