Après avoir été rappelé par le Canadien le 26 décembre dernier - avant d'être renvoyé à Hamilton quelques heures plus tard - Max Pacioretty aura enfin la chance de vivre ce soir son baptême de la Ligue nationale alors que le CH rend visite aux Devils du New Jersey.

L'Américain de 20 ans a reconnu avoir des papillons dans l'estomac, mais il garde néanmoins la tête froide. «Je n'ai aucune attente face à cette rencontre, a prévenu Pacioretty. Si je me mets à avoir des attentes à l'égard de mes performances, ça va me nuire et c'est là que je vais ressentir la pression.»

«Je dois seulement y aller la pédale dans le fond et jouer au mieux de mes capacités.» Pacioretty avait inscrit cinq buts et ajouté 17 mentions d'aide en 31 matchs avec les Bulldogs de Hamilton. Mais les récents rapports du Canadien indiquaient que le jeune attaquant avait trouvé son rythme.

«Certains jeunes connaissent des difficultés au début parce qu'après avoir connu un bon camp d'entraînement, ils s'imaginent que tout va être facile», a expliqué Guy Carbonneau.

«Mais Max a su s'ajuster, il a continué de travailler, et ce n'est pas parce qu'il change de ligue qu'il doit modifier son style de jeu.» 

Arriver dans l'idée de rester

Le défi de Pacioretty sera surtout de s'habituer à la vitesse d'exécution de la LNH. Les petits trucs qu'il employait pour battre des adversaires à un contre un risquent de ne pas se révéler aussi efficaces face à des joueurs expérimentés.

Sauf que Pacioretty débarque chez le Canadien avec une certaine erre d'aller.

«Les choses allaient beaucoup mieux pour moi dernièrement, a-t-il noté. La pause de Noël m'a fait du bien et à la reprise des activités, j'ai joué mes deux meilleurs matchs de la saison.»

«Je sais que pour l'instant, je ne fais que combler un poste dans la formation. Mais je veux tirer le meilleur parti de la chance qui m'est offerte.

«Je dois garder l'esprit ouvert et me dire que j'ai une chance de rester dans les parages.» Et ça ne fait aucun doute aux yeux de Guy Carbonneau : son nouvel ailier doit arriver avec l'intention de rester dans la LNH.

«S'il ne pense pas qu'il est ici pour rester, il va se contenter de faire de bonnes présences sur la patinoire, a mentionné Carbo.»

«Prenons l'exemple de Matt D'Agostini. L'an passé, il jouait pour ne pas faire d'erreurs. Mais cette saison, lorsqu'il est arrivé avec l'équipe, son idée était faite qu'il voulait rester.» 

Besoin de millage 

Il a beaucoup été question, au terme du camp d'entraînement, de la pertinence de renvoyer Pacioretty dans les mineures pour qu'il apprenne les aléas du métier.

Il montrait déjà un talent que plusieurs coéquipiers pourraient lui envier.

Mais Pacioretty l'admet lui-même : il avait besoin de millage.

«C'est une expérience qui m'a grandement aidé car auparavant, je n'avais jamais eu à faire face à de l'adversité au hockey.»

«Avec les Bulldogs, j'ai parfois dû jouer quatre matchs en cinq soirs et à chaque matin de match, je me levais en sachant que je devais impressionner tout le monde.» «J'ai frappé un mur, mais je crois l'avoir déjà franchi. Durant l'été, je me suis entraîné très fort à partir du moment où j'ai pris la décision de faire le passage chez les professionnels.»

«Je n'ai pas eu beaucoup de répit, et avec ce que ça a demandé au point de vue physique, ça explique pourquoi j'ai frappé le mur un peu plus tôt que d'autres.» Pacioretty, un ailier gauche naturel, se retrouvera ce soir à la droite de Kyle Chipchura, son capitaine avec les Bulldogs. Steve Bégin complètera le trio.

«J'ai évolué à l'aile droite il y a deux ans, donc je suis confortable sur chacune des deux ailes, a mentionné Pacioretty. Étant donné que je tire de la gauche, le fait de me retrouver à droite va favoriser mon lancer sur réception.»

«Espérons que je puisse l'utiliser souvent»