C'est fou comme le match de dimanche soir au Lucas Oil Stadium a ressemblé au premier Super Bowl que se sont disputé les Giants de New York et les Patriots de la Nouvelle-Angleterre, en février 2008.

Une première demie somme toute tranquille; les Patriots qui menaient au quatrième quart, mais qui ont été incapables de protéger l'avance; un attrapé spectaculaire de Mario Manningham dans les dernières minutes qui s'est avéré le jeu-clé du match; une série victorieuse menée de main de maître par Eli Manning; Tom Brady qui manque de temps afin de redonner les devants aux siens...

Comme celui d'il y a quatre ans, le 46e Super Bowl a parfois manqué de rythme, mais le match a été serré et la fin, enlevante. C'est ce qu'on retiendra. C'est une tendance qui se poursuit, puisque 8 des 13 derniers Super Bowls ont été remportés par un touché ou moins.

La défense des Patriots a presque tenu le coup avant de permettre aux Giants de traverser le terrain en un rien de temps à la fin du match. Elle a positionné ses deux demis de sûreté en zone profonde pendant tout le match, ce qui a forcé les Giants à utiliser le jeu au sol plus souvent que prévu. Comme ce fut souvent le cas au cours des derniers mois, les Pats ont accordé un bon nombre de verges, mais ont été solides près de la zone des buts.

Manning a toutefois réussi les jeux cruciaux. Hakeem Nicks a terminé sa soirée avec 10 attrapés et Manningham a réussi un attrapé dont on parlera pendant des décennies. Victor Cruz a été plus discret, mais le talent de ces trois jeunes receveurs est impressionnant. Manning restera très bien entouré au cours des prochaines saisons.

Du jeune talent, les Giants en ont également en défense. Jason Pierre-Paul, blessé, a quitté la rencontre à quelques reprises et a eu moins d'impact qu'attendu. Il est tout de même la pierre angulaire de l'unité, qui compte sur d'autres joueurs prometteurs en Linval Joseph, Kenny Phillips et Prince Amukamara. Lorsqu'on ajoute Justin Tuck, Corey Webster, Antrel Rolle et Chris Canty, qui ont tous encore plusieurs bonnes saisons devant eux, on se retrouve avec un excellent noyau.

Les Giants possèdent les chevaux pour viser d'autres championnats au cours des prochaines années, et Tom Coughlin a manifesté l'intention de poursuivre l'aventure. À 65 ans, Coughlin est devenu dimanche l'entraîneur-chef le plus âgé de l'histoire à remporter le trophée Lombardi. Si Bill Belichick est le meilleur entraîneur de la NFL, Coughlin est quoi, alors?

Après avoir battu Belichick deux fois en grande finale, le pilote des Giants n'a certainement aucun complexe. Ce qu'on sait en toute certitude, c'est que Manning n'aura plus à se défendre d'avoir dit qu'il croyait faire partie de l'élite du circuit à sa position. Il compte un championnat de plus que son grand frère et a remporté ses deux Super Bowls contre Brady même si son équipe était négligée les deux fois. Passons au prochain appel.

La magie n'y est plus

Pour les Patriots, c'est une autre fin de saison en queue de poisson. Lorsque les séries s'amorceront en janvier prochain, cela fera huit ans qu'ils n'auront pas gagné le Super Bowl. Victorieux à ses 10 premiers matchs éliminatoires, Brady a une modeste fiche de 7-6 à ses 13 matchs suivants.

Même s'il aura 35 ans en août, Brady devrait connaître encore trois ou quatre très bonnes saisons. Mais Brady, Wes Welker, Deion Branch, Logan Mankins, Matt Light, Dan Koppen, Brian Waters et Vince Wilfork seront tous dans la trentaine lorsque la prochaine saison commencera. Il y a quelques bons jeunes joueurs en Nouvelle-Angleterre, dont Rob Gronkowski et Aaron Hernandez, mais ça commence à presser.

Les Pats formaient une très bonne équipe en 2011, mais leur fiche de 13-3 était peut-être un peu trompeuse. Ils ont perdu trois des quatre matchs qu'ils ont disputés contre des équipes avec une fiche gagnante, leur seule victoire étant contre les Ravens de Baltimore en finale de la Conférence américaine, un match qu'ils ont gagné de peine et de misère.

Pour tout rafler, les Patriots devront ajouter certains éléments à leur formation: un joueur capable de presser le quart-arrière de façon constante; un demi de coin de premier plan; un ailier espacé qui représente une menace pour le long jeu; un demi offensif dangereux.

Les Patriots ont maintenant une fiche de 3-4 au Super Bowl, et sont devenus dimanche la quatrième équipe à perdre quatre fois en finale, après les Vikings du Minnesota, les Bills de Buffalo et les Broncos de Denver.

Les Giants, eux, ont remporté leur quatrième titre (fiche de 4-1), rejoignant les Packers de Green Bay au troisième rang de la ligue. Les cinq équipes les plus titrées (Steelers, 49ers, Cowboys, Packers et Giants) ont gagné plus de la moitié des 46 Super Bowls, soit 24.