Jim Caldwell a sacrifié la saison parfaite en échange de ce qu'il espère sera une fin parfaite.

Dimanche, Caldwell et les Colts d'Indianapolis joueront dans les règles.

Un peu moins d'un mois après que l'entraîneur des Colts eut retiré ses partants du match contre les Jets de New York, réalisant le souhait de Noël de Rex Ryan, les Colts pourront démontrer à tout le monde qu'ils avaient pris la bonne décision, en remportant le match de championnat de l'Association américaine.

«Nous avons très hâte, a admis le joueur de ligne défensive des Colts Raheem Brock. Nous avons quelque chose à prouver. Ils ont une bonne attaque au sol, une bonne ligne défensive, mais nous devons aller sur le terrain et faire nos preuves encore une fois.»

En décembre, les Colts n'avaient rien à prouver.

Ils en étaient à leur 23e victoire consécutive en saison régulière, un record de la NFL, et venaient tout juste d'établir un record d'équipe avec un 13e gain d'affilée à domicile. Ils avaient déjà décroché le titre de la section sud de l'Américaine, battant sept équipes de suite pour obtenir leur place en éliminatoires, et voyaient tout le monde parler d'une saison parfaite de 19-0.

Puis Caldwell a commis l'impensable. Avec moins de six minutes à faire au troisième quart et alors que les Colts menaient 15-10 - à six quarts d'une fiche de 16-0 - il a retiré Peyton Manning du match et six autres partants pour éviter les risques de blessures.

Les partisans ont immédiatement répondu avec des huées au Lucas Oil Stadium. Sur les radios locales et sur les blogues, les amateurs en ont rajouté les jours suivants, se plaignant de la remontée des Jets, qui l'avaient emporté 29-15. Cette décision s'était finalement transformée en débat national à savoir si les Colts avaient bien agi ou non. Ce fut tellement intense que Manning a demandé aux partisans de pardonner à l'équipe.

Personne n'a oublié ce qui s'est passé, surtout pas les Colts (15-2).

«Dans l'histoire, on se souviendra d'eux comme la première équipe à nous avoir battus en 2009, a affirmé le plaqueur des Colts Charlie Johnson. Aller sur le terrain pour y jouer quatre quarts complets avec toute la formation, ce sera un bon test pour nous, pour savoir qui est vraiment meilleur.»

Les Jets (11-7) ont profité de cette aide des Colts et n'ont pas perdu depuis, devenant l'équipe «Cendrillon» de la ligue.

Les Jets ont surpris les champions de la section nord de l'Américaine, les Bengals de Cincinnati, la semaine suivante, pour obtenir leur billet pour les éliminatoires.

Ils ont ensuite remporté leur match de premier tour contre, encore une fois, les Bengals. La semaine dernière, ils ont poursuivi leur surprenant travail, en renversant les Chargers de San Diego, chez eux, par la marque de 17-14. Tout cela a mené à ce duel de dimanche à Indianapolis.

C'est la première fois que deux entraîneurs recrues s'affrontent lors d'une finale d'association. Et il n'y a pas que les Colts qui sentent qu'ils ont quelque chose à prouver.

«Si nous finissons par les battre, peut-être qu'ils y repenseront (à retirer leurs partants), a dit le demi de coin Darrelle Revis. Nous savons que Peyton jouera un match complet. Nous devrions le voir autant qu'il nous verra durant tout le match.»

Les Colts favoris

Sans aucun doute, les Colts sont les favoris.

Oui, les Jets ont l'une des meilleures attaques au sol de la NFL et sont parmi les meilleurs en défensive, ce qui est habituellement la bonne recette pour connaître du succès une fois la saison régulière terminée.

Mais les Jets ont une fiche de 1-3 dans leur histoire lors des matchs de championnat d'association, ne sont pas allés au Super Bowl depuis plus de quatre décennies et l'équipe à domicile a remporté les trois derniers titres de l'Américaine.

Mark Sanchez est seulement le quatrième quart recrue à mener son équipe à un gain d'une participation au Super Bowl, après Shaun King (Buccaneers de Tampa Bay), Ben Roethlisberger (Steelers de Pittsburgh) et Joe Flacco (Ravens de Baltimore). Les trois autres n'avaient pas réussi à aller plus loin.

Les Colts, quant à eux, ont beaucoup d'expérience lors des éliminatoires.

Ils ont une fiche de 5-2 à leurs sept derniers matchs à domicile en éliminatoires et comptent toujours sur plusieurs joueurs clés de l'édition championne du Super Bowl d'il y a quatre ans, soit les ailiers défensifs Dwight Freeney et Robert Mathis, le receveur Reggie Wayne, l'ailier rapproché Dallas Clark et, évidemment, celui qui a été nommé quatre fois le joueur par excellence, Manning. Tous ont d'ailleurs déjà participé au Pro Bowl.

«C'est une équipe qui a déjà vécu ça. Nous sommes nouveaux là-dedans, notre équipe est jeune. Mais nous travaillons fort, nous sommes très compétitifs et je pense que ça va nous donner l'avantage», a conclu Revis.