On évoque de plus en plus le souvenir des Rams de 1999 lorsqu'il est question de la formidable machine offensive qui se déploie en Louisiane cette saison. Comme c'était le cas il y a 10 ans avec Kurt Warner, Marshall Faulk et les autres membres du Greatest Show on Turf, on a souvent l'impression que l'attaque des Saints a 14 joueurs sur le terrain tant elle domine. Les Rams avaient marqué 241 points à leurs sept premiers matchs (6-1) en 1999; les Saints, toujours invaincus (7-0), en ont inscrit 273 jusqu'à présent.

Jon Gruden l'a bien expliqué, lundi dernier (deux fois plutôt qu'une) pendant le MNF: en plus d'être un joueur d'exception, Drew Brees est armé jusqu'aux dents. Vous voulez une cible imposante qui possède de bonnes mains? Voici Marques Colston et Jeremy Shockey. Vous recherchez de la vitesse à l'état pur? Voilà Devery Henderson, détenteur d'une moyenne en carrière de 20,5 verges par attrapée, et le premier choix de 2007, Robert Meachem, repêché en raison de sa grande vitesse. Ajoutez Lance Moore et Reggie Bush qui, eux, se distinguent parce qu'ils sont difficiles à maîtriser lorsqu'ils repèrent des ouvertures. Ça commence à faire peur.

Et on n'a même pas encore parlé des porteurs de ballon! Bush n'a porté le ballon que 17 fois à ses quatre derniers matchs (67 verges), alors que Mike Bell et Pierre Thomas se partagent la majorité du boulot au sol. Ils ont la qualité de courir en puissance, ce qui ne fait pas partie des nombreux atouts de Bush. Bell est en voie de connaître sa meilleure saison, et Thomas est un porteur étoile en puissance.

S'il y a des interrogations sur cette équipe, vous aurez compris qu'elles ne concernent pas l'attaque. On a tendance à l'oublier, mais la défense a eu son mot à dire dans cette conquête du Super Bowl des Rams. Elle a terminé au quatrième rang en ne concédant que 242 points (15,1 par match), soit presque un touché de moins que les 22 points par match qu'accordent les Saints.

Cela dit, si l'équipe de Sean Payton continue d'enfoncer 39 points par match dans le bec de ses rivaux comme c'est présentement le cas, la défense pourra difficilement enrayer la progression des Saints. Mais comme on le sait tous, pas de défense, pas de trophée - encore moins dans la NFL.

Les Saints sont présentement 17es contre la passe (223,9 verges par match) et 11es contre la course (102,1), ce qui est un peu trompeur, puisque leurs adversaires n'ont souvent eu d'autre choix que d'abandonner le jeu au sol, tirant de l'arrière par trop de points.

La tertiaire est plus talentueuse qu'au cours des dernières saisons. L'ancien des Bills Jabari Greer forme un bon duo de demis de coin avec le jeune Tracy Porter, qui avait démontré de belles aptitudes avant de se blesser à sa première saison. Le demi de sûreté Roman Harper mène l'équipe avec 45 plaqués, et l'autre membre régulier de la tertiaire est l'increvable Darren Sharper, à égalité au premier rang de la ligue avec sept interceptions.

L'unité de Gregg Williams a été solide devant le Wildcat des Dolphins de Miami il y a deux semaines, mais a tout de même permis trois touchés et 137 verges au sol. Lundi, Michael Turner s'est offert un pique-nique de 151 verges, le premier match disputé par les Saints depuis que leur plaqueur Sedrick Ellis s'est blessé à un genou.

Le secondeur à l'intérieur Jonathan Vilma n'a jamais eu peur de se salir, mais on en connaît peu sur Ellis et les autres plaqueurs des Saints, notamment Anthony Hargrove et Remi Ayodele. Les Panthers et leur excellent duo de demis sont dans la Big Easy, ce qui devrait nous permettre d'en apprendre davantage sur l'efficacité des Saints contre la course. DeAngelo Williams et Jonathan Stewart ont totalisé 245 verges au sol contre les Cards et représentent à peu près le seul espoir des partisans en Caroline.

C'est loin d'être aussi spectaculaire qu'en attaque, mais la défense des Saints possède sa part de bons joueurs, à commencer par les ailiers Will Smith et Charles Grant. Mais en ont-ils assez pour recevoir une pluie de confettis en février? C'est une question qui risque de revenir souvent au cours des deux prochains mois.