Avant le match d'hier, Matt Cassel allait tellement bien que certains experts avaient commencé à poser la question: et si les Patriots décidaient de lui faire toute la place la saison prochaine, quitte à laisser aller Tom Brady?

C'était peut-être une question un peu stupide, finalement.

Hier, contre les Steelers de Pittsburgh, Cassel a eu l'air de ce qu'il est: un gars encore vert qui en a beaucoup à apprendre. Cassel et ses Patriots n'ont jamais été dans le coup, et ils ont essuyé une correction de 33-10 sous la pluie de Foxboro.

Pas besoin de chercher bien loin pour comprendre ce résultat. Pendant que les Steelers jouaient du football efficace, les Patriots s'enfargeaient dans leurs crampons. En tout, les gars de la Nouvelle-Angleterre ont commis cinq revirements, sans compter tous ces ballons qui auraient dû être attrapés... mais qui se sont retrouvés au sol.

Entre autres, on retiendra cette gaffe du receveur Randy Moss, qui a échappé ce qui semblait être une passe de touché assurée en fin de première demie, et cette gaffe du receveur Jabar Gaffney, qui a échappé un ballon qui aurait pu résulter en un long jeu au quatrième quart.

Avec des receveurs aussi fragiles, Cassel ne pouvait pas faire grand-chose. Comme ses collègues, Cassel a lui aussi multiplié les erreurs, ratant des receveurs seuls par moment, ou lançant le ballon droit dans les mains d'un joueur adverse. Le jeune quart des Patriots a conclu sa journée avec une fiche de 19 en 39, pour seulement 169 verges de gains. Il a aussi commis deux interceptions.

Les Steelers, eux, se sont contentés de faire ce qu'ils font de mieux: exceller en défense, et courir avec le ballon. Surtout, ils se sont arrangés pour que l'erratique Ben Roethlisberger n'ait pas à gagner le match à lui seul. Le gros quart n'a rien fait d'éclatant (17 en 33, 179 verges de gains), mais il n'a commis qu'une seule interception.

Ça se corse

Avec tout ça, disons que ça se corse moyennement dans la division Est de la Conférence américaine. Les Jets demeurent en tête malgré cette gênante défaite à la maison contre Denver, et les Patriots et les Dolphins suivent juste derrière. Les Patriots devraient avoir meilleure mine au cours des deux prochaines semaines, avec des matchs à l'horaire face aux Seahawks et aux Raiders.

En attendant, on peut cesser les comparaisons Brady-Cassel tout de suite.

Se compliquer la vie

Il y a de ces équipes qui aiment bien se compliquer la vie. C'est le cas des Packers de Green Bay, qui étaient dans le froid de leur joli Lambeau Field, et qui accueillaient une équipe du Sud, les Panthers de la Caroline.

L'occasion était belle, puisque les équipes du sud (ou de la Californie) n'aiment pas jouer dans le froid, c'est connu. Souvent, ces joueurs douillets ont tellement hâte de quitter Green Bay qu'ils oublient carrément de s'y présenter.

Pas hier.

Cette fois, ce sont les Panthers qui ont gagné, 35-31. Malgré le froid, malgré les fantômes de l'ère Lombardi. Pour les Packers, celle-là fait mal, très mal. Avec leur fiche de 5-7, les têtes de fromage peuvent déjà dire adieu aux séries.

Le gros problème des Packers se résume en un mot: défense. Après avoir accordé 51 points aux Saints lundi dernier, la défense des Packers s'est fait ramasser une autre fois hier. Les fans peuvent bien blâmer la direction de l'équipe pour le fiasco Brett Favre, mais même s'il était encore là, Favre ne jouerait probablement pas en défense, n'est-ce pas? Et c'est en défense que les Packers en arrachent. Ils viennent d'accorder 86 points et huit touchés au sol au cours des deux derniers matchs. Les équipes sérieuses ne se font pas traverser de cette façon deux semaines de suite.

Aaron Rodgers fait bien son possible, mais quand une équipe demande à son quart de tenter 45 passes, comme hier contre les Panthers, ce n'est jamais bon signe.

C'est un peu la fin d'un cycle à Green Bay. Il y a un an, cette équipe avait atteint la finale de conférence grâce à un dossier de 13-3. Cette saison, cette équipe sera chanceuse de conclure le calendrier régulier avec une moyenne de ,500.

Ce n'était certes pas le scénario prévu...