Les partisans des Lions de Detroit peuvent dire un gros merci à Bill Ford, le vice-président et fils du propriétaire de l'équipe, William Clay Ford.

Après avoir assisté à une troisième raclée en trois semaines, Bill Ford a avoué aux journalistes qu'il congédierait le DG Matt Millen s'il en avait l'autorité. Quelques jours plus tard, son paternel lâchait enfin prise, donnant son aval au renvoi de Millen. Il mettait terme à l'une des pires périodes - un peu plus de sept ans - qu'aura connu un directeur général. Fiche de 31-84 (,270), aucune participation en séries, ni de saison victorieuse, mais des maux de tête à répétition.

 

On danse encore à Detroit. Faut comprendre, William Clay Ford appuyait Millen coûte que coûte. Même lorsque ce dernier a jugé que c'était une bonne idée de repêcher un receveur en première ronde quatre fois en cinq ans, dont Charles Rogers - celui qu'on attend toujours à Montréal - avec le deuxième choix du repêchage de 2003, et Mike Williams avec le 10e en 2005. Ni l'un ni l'autre n'est présentement dans la NFL.

Parmi les autres judicieuses décisions du bourru Millen, on peut mentionner celle d'échanger Dre' Bly aux Broncos de Denver en retour de Tatum Bell, ou encore celle d'accorder un contrat de 49 millions à Cory Redding, un plaqueur défensif qu'on connaissait très peu.

L'ancien secondeur étoile des Raiders d'Oakland et des 49ers de San Francisco lègue un club dans un piteux état. Il n'y a pas de quart d'avenir - difficile à comprendre compte tenu de tous les hauts choix qu'ont eus les Lions -, pas de porteur de ballon - il n'y en a jamais eu pendant l'ère Millen - et la défense est un poids plume. À leurs trois premiers matchs cette saison, les Lions perdaient 21-0, 21-0 et 21-3.

Ce n'est pas le choix qui manque lorsqu'on doit établir quel est le pire club de la ligue, mais les Lions peuvent revendiquer le premier rang ou, à tout le moins, un parmi les cinq premiers. Que ce ne soit pas Millen qui décide quel espoir choisiront les Lions est vraiment le plus beau cadeau que pouvait recevoir leurs fans.

Il n'y a pas qu'à Detroit où c'est le fouillis total. Richard Labbé résumait bien le cirque qui se déroule actuellement à Oakland dans nos pages d'hier, Scott Linehan devrait être congédié d'une heure à l'autre à St. Louis - il vaudrait peut-être mieux que cela se produise avant que Linehan ne soit assailli par Marc Bulger, Steven Jackson et Torry Holt -, et doit-on encore se demander si Herman Edwards et les Chiefs de Kansas City savent ce qu'ils font?

Puis il y a ces bons vieux Bengals de Cincinnati. Le coach Marvin Lewis semble avoir perdu tout pouvoir au sein de l'organisation. Le propriétaire Mike Brown ne se cache pas pour dire qu'il affectionne les joueurs à problème dont le talent fait l'unanimité. Le mois dernier, Lewis disait au Sports Illustrated qu'il ne tolérerait plus les écarts de conduite et qu'il serait moins permissif que dans le passé. Il n'y aurait plus de place pour les voyous. Quelques jours plus tard, Brown réembauchait l'enfant terrible Chris Henry, quelques mois après l'avoir libéré en raison de l'accumulation de toutes ses frasques. Le Sports Illustrated a vertement critiqué Brown et la réembauche de Henry à l'aide d'une lettre de l'éditeur dans un numéro subséquent.

Pour vous dire à quel point les Bengals ont régressé depuis deux ans, on n'est pas convaincu qu'ils auraient le meilleur sur Marc Trestman et les Alouettes si ceux-ci pouvaient emprunter quelques joueurs aux Stampeders de Calgary et aux Roughriders de la Saskatchewan le temps d'un match. Quel serait l'écart de points? Un touché?

Terminons notre excursion dans les abîmes avec quelques lignes sur les Texans. Houston vit des moments durs depuis quelques semaines, c'est bien évident. Les ouragans ont même forcé les Texans à remettre un match, de sorte qu'ils auront visité les Steelers de Pittsburgh, les Titans du Tennessee et les Jaguars de Jacksonville pour commencer la saison, ce qui pourrait être suffisant pour enterrer tout espoir très tôt.

N'empêche qu'on commencerait à faire la grimace si c'était nous qui signions les chèques de Matt Schaub, atroce lors de ses deux premiers matchs. Total de 54 verges au premier quart, cinq interceptions, huit sacs, ce qui donne une belle cote d'efficacité de 50,3.

Enfin, si quelqu'un pouvait suggérer à l'entraîneur-chef Gary Kubiak d'arrêter de se lécher le bout des doigts avant chaque jeu comme s'il jouait aux cartes... Ou bien il se défait de ce tic absurde, ou bien il demande aux réalisateurs de la télévision d'éviter de le montrer. Ça a franchement l'air ridicule, surtout quand son club se fait planter.