Après huit semaines d'activités, de nombreux partisans des Alouettes auraient esquissé un large sourire moqueur si vous leur aviez parlé d'une présence possible de leur équipe en finale de division. Peut-être auraient-ils même accepté avec plaisir une défaite pour clôturer la saison 2014 en finale de division. Mais les attentes ont changé radicalement au fil de la saison, et cette défaite aux mains des Tiger-Cats de Hamilton nous laisse aujourd'hui sur notre appétit.

Les unités spéciales, qui ont causé beaucoup de problèmes aux Alouettes en 2014, ont grandement contribué au plus récent revers. L'incapacité de générer de bons retours et, particulièrement, les défaillances en couverture ont eu raison de Montréal. Il faudra s'attarder à cette phase du jeu pendant la saison morte. Tom Higgins doit se rendre compte qu'il faut absolument embaucher un coordonnateur des unités spéciales.

Malgré ces problèmes, Higgins a prouvé qu'il avait encore l'étoffe d'un entraîneur-chef. Quelques décisions curieuses et une gestion de match discutable en début de saison nous ont fait douter. Mais le revirement de situation nous a permis de constater qu'il était toujours en mesure de mener ses troupes et de rallier ses joueurs à sa vision et à sa philosophie de jeu.

Tout comme dans le groupe de joueurs, il faudra prévoir des changements dans le groupe d'entraîneurs. Il me semble maintenant évident que Higgins demeurera en poste, mais certains de ses adjoints pourraient quitter l'équipe ou changer de responsabilités.

Je pense que Ryan Dinwiddie bénéficierait, à long terme, de se voir retirer le titre de coordonnateur à l'attaque. Il est jeune et a encore beaucoup de choses à apprendre. Quant au coordonnateur défensif, Noel Thorpe, ce n'est plus un secret pour personne qu'il aimerait diriger sa propre équipe. Des rumeurs l'envoient déjà à la barre des Lions de la Colombie-Britannique. Ce serait une lourde perte pour Montréal, la défense étant, comme je l'ai si souvent mentionné, l'identité même de cette équipe. Les Alouettes voudront assurément conserver leur unité la plus intacte possible en paraphant de nouvelles ententes avec des joueurs tels que Bear Woods, Chip Cox, Scott Paxson et Aaron Lavarias, pour ne nommer que ceux-là.

Finalement, du côté de l'attaque, l'ère post-Calvillo n'a pas été aussi catastrophique que prévu. La saison ne s'annonçait pas bien avec Troy Smith au poste de quart et un coordonnateur offensif congédié au camp d'entraînement. Toutefois, l'arrivée de quelques adjoints (Jeff Garcia et Turk Schonert) ainsi que l'attribution du poste de quart à Jonathan Crompton ont stabilisé l'attaque. Bien que Crompton ait gagné plusieurs matchs, sa performance n'a pas été convaincante, et il faudra, à mon avis, dénicher d'autres quarts-arrière et ouvrir une compétition pour le poste au prochain camp d'entraînement.

Enfin, les Alouettes de 2014 n'auront pas été aussi dominants que l'équipe des belles années, mais ils signifient pour moi un tournant important dans l'histoire de l'organisation montréalaise.

Les Calvillo, Cahoon et Flory sont partis, mais une nouvelle vague de jeunes joueurs talentueux commence à s'imposer. Avec quelques changements dans l'alignement, une deuxième année au poste d'entraîneur-chef pour Higgins et, surtout, une grande stabilité en défense, l'avenir est plus prometteur que bien des gens auraient pu le penser en début de saison.