Pour la première fois de leur histoire, les Carabins de l'Université de Montréal ont tenu un «pro day», hier. Deux de leurs membres, Régis Cibasu et Félix Ménard-Brière, se sont entraînés devant quelques dépisteurs, dont un représentant des Redskins de Washington.

L'attraction principale était cependant Cibasu, un ancien ailier espacé qui sera converti en ailier rapproché s'il est repêché ou embauché par une équipe de la NFL. Recrue offensive par excellence du RSEQ en 2014, Cibasu a capté 145 passes en quatre saisons avec les Carabins.

«Je suis vraiment content d'avoir eu la chance de faire un "pro day", ce n'est pas donné à tout le monde. Je suis heureux de ce que j'ai pu donner», a d'emblée commenté Cibasu au terme de son entraînement individuel, qui a duré approximativement une heure.

«C'est un peu comme un match de football. On est un peu stressé, mais lorsque ça commence, ça va bien», a expliqué le joueur par excellence du match de la Coupe Vanier de 2014.

Cibasu a enregistré un chronomètre de 4,8 secondes lors de son sprint de 40 verges et a réussi 18 répétitions de 225 livres au développé couché (bench press). C'est toutefois son temps de 6,92 secondes lors d'un exercice servant à évaluer les déplacements latéraux qui a été le plus impressionnant. Ce chrono lui aurait valu le deuxième rang parmi tous les ailiers rapprochés qui ont pris part au récent camp d'évaluation de la NFL.

Mais s'il espère devenir un ailier rapproché dans le circuit Goodell, Cibasu devra démontrer qu'il peut être un bon bloqueur, ce qu'il a rarement eu à faire dans les rangs universitaires.

«On a eu la chance de travailler à la position d'ailier rapproché, car c'est tout nouveau pour lui. On savait que c'est à cette position qu'il devrait jouer dans la NFL. On a travaillé ensemble et je pense qu'il a bien performé aujourd'hui [hier]», a commenté Danny Maciocia, entraîneur-chef des Carabins.

«Je voulais démontrer que je suis polyvalent et que je peux jouer comme ailier rapproché ou comme demi inséré. J'espère qu'ils ont apprécié ce que j'ai démontré», a dit Cibasu, qui a reçu les encouragements de quelques dizaines de coéquipiers, hier.

«Ça m'a fait chaud au coeur de voir que les gars s'étaient déplacés pour venir me supporter.»

Grâce à Desriveaux

Il y avait un autre spectateur attentif, hier. Danny Desriveaux était présent au Soccerplex Catalogna à Lachine, où avait lieu l'événement organisé par les Carabins.

Ancien entraîneur des receveurs avec les Carabins, Desriveaux est l'homme qui a amené Cibasu chez les bleus.

«Je savais que le recrutement était très important dans les rangs universitaires, alors je suis allé le voir dès mon arrivée avec l'équipe. J'étais déjà en contact avec lui un an et demi avant qu'il s'amène avec nous, alors qu'il jouait au cégep Édouard-Montpetit», a raconté Desriveaux.

«Il était très vert lorsqu'il est arrivé avec les Carabins. Je le prenais à part et on faisait même une pratique avant la vraie pratique. Je lui expliquais tout ce qui se déroulerait afin qu'il soit prêt pour l'entraînement de l'équipe. Il me faisait beaucoup penser à moi-même, car on a été élevé d'une façon très similaire. C'est quelqu'un qui est très calme et humble.»

Comme Desriveaux, Maciocia a insisté sur les qualités de Cibasu à l'extérieur du terrain, soulignant qu'il était un jeune homme particulièrement fiable et à son affaire. «Il n'a jamais raté une pratique, un match ou une séance de musculation en quatre ans. Il n'a jamais eu de problème à l'extérieur du terrain ou de difficulté académique.»

Cibasu ne participera d'ailleurs pas au camp d'évaluation national de la Ligue canadienne de football à Winnipeg, les 24 et 25 mars, en raison d'obligations scolaires, lui qui étudie à HEC Montréal. Il devrait tout de même être repêché par une équipe de la LCF au début du mois de mai.

Mais actuellement, la priorité de Cibasu, c'est la NFL. Il espère suivre les traces de Laurent Duvernay-Tardif et d'Antony Auclair, qui font respectivement partie des Chiefs de Kansas City et des Buccaneers de Tampa Bay.

«Il y a de l'intérêt, mais certaines équipes ne pouvaient pas se déplacer [hier], notamment en raison de la période des joueurs autonomes dans la NFL. On a filmé l'entraînement et on va envoyer l'enregistrement aux équipes intéressées», a précisé Maciocia.

«Sa flèche pointe vers le haut. Si quelqu'un veut prendre le temps et investir dans ce jeune-là, je pense que ça pourrait être très intéressant. C'est un joueur qui pourrait peut-être dominer un jour. On aimerait qu'il soit repêché, mais on veut surtout qu'il obtienne une opportunité», a conclu le pilote des Carabins.



Ménard-Brière reste patient

Un an après avoir obtenu un essai avec les Giants de New York, Félix Ménard-Brière a pu s'exercer sous les yeux du dépisteur Darryl Franklin, des Redskins de Washington, hier.

De l'avis du botteur, les choses se sont bien déroulées. Or, impossible de savoir s'il recevra une invitation des Redskins ou d'une autre équipe de la NFL, lui dont les droits dans la LCF appartiennent aux Blue Bombers de Winnipeg.

«En tant que botteur, je peux avoir une carrière très longue, alors j'essaie à chaque année. Ça peut arriver cette année, ça peut arriver dans trois ans. Mais pour qu'ils me connaissent là-bas [dans la NFL], je dois me faire voir», a résumé Ménard-Brière.

Photo Robert Skinner, La Presse

Le botteur Felix Ménard-Brière